7,1 / 10
AVIS D'EXPERT

Essai hivernal : Subaru Legacy 3.6R 2019

19 mars 2019
7,1 / 10
Résumé
La dernière de sa lignée.

Pour

Rouage intégral
Qualité d’assemblage
Douceur de la mécanique 6-cylindres

Contre

Consommation élevée en ville
Espace limité à la deuxième rangée
Direction floue
7,110
Ce score est attribué par notre équipe d'examinateurs experts après des tests approfondis de la voiture.
DESIGN6,5 / 10
SÉCURITÉ8,0 / 10
HABITABILITÉ7,0 / 10
CONVIVIALITÉ7,0 / 10
CARACTÉRISTIQUES7,0 / 10
PUISSANCE7,5 / 10
CONFORT7,5 / 10
AGRÉMENT DE CONDUITE7,0 / 10
CONSOMMATION DE CARBURANT6,0 / 10
VALEUR7,0 / 10
Critique détaillée

Le segment des berlines intermédiaires est en perte de vitesse depuis quelques années, on ne le répétera jamais assez. La faute, s’il en est une, va évidemment aux utilitaires. Malgré ce changement de cap, les constructeurs persistent à s’investir dans la catégorie des berlines intermédiaires qui, il n’y a pas si longtemps, constituaient LA vache à lait de l’industrie automobile populaire, surtout aux États-Unis, faut-il le rappeler.

Honda a renouvelé son Accord, Toyota a ajouté une dose d’adrénaline à sa Camry, tandis que Nissan va même jusqu’à rendre son Altima plus capable en 2019, avec un rouage intégral livré de série sur toutes les versions canadiennes.

Voilà d’ailleurs une recette que préconise une certaine Subaru Legacy depuis des lunes : une berline à quatre roues motrices! La marque étoilée a d’ailleurs profité de son passage au récent Salon de Chicago pour montrer la prochaine génération du modèle, dont l’arrivée est prévue pour l’automne, en tant que modèle 2020.

On a aussi appris que le moteur H6 (6-cylindres à plat si vous préférez) allait tirer sa révérence au profit du bloc 2,4-litres turbo boulonné sous le capot du VUS Ascent depuis quelques mois. Il n’en fallait pas plus pour organiser un ultime essai hivernal de la Legacy 3.6R 2019, dernière de sa lignée puisque la familiale Outback devrait théoriquement adopter la même stratégie que la berline au fil des prochains mois.

Un design évolutif

La berline intermédiaire de Subaru n’est pas ce qu’on peut appeler une icône du design. Plutôt discrète dans la circulation, la Legacy a au moins l’avantage de présenter des lignes qui vieillissent bien. Tellement en fait qu’un simple coup d’œil à l’édition 2020 confirme que le constructeur joue une fois de plus la carte du conservatisme. Disons seulement qu’on ne pourra pas se tromper en regardant la nouvelle qui ressemble à s’y méprendre au modèle sortant.

Dans cette version 3.6R, disponible en un seul niveau de finition, les seuls indices de sa disparité avec les autres Legacy se trouvent sur le coffre, grâce à l’écusson, mais également par les deux pots d’échappement qui traversent le pare-chocs arrière, contrairement à un seul sur la Legacy à moteur 4-cylindres.

Vieillot aussi à l’intérieur

Subaru n’a jamais remporté de prix pour le design audacieux de ses habitacles. Tout est fonctionnel à l’intérieur des différents modèles de la marque, et c’est tant mieux ainsi. S’il est permis de critiquer la retenue des designers pour la carrosserie de la nouvelle variante, la planche de bord de la Legacy 2020 est franchement plus de son temps avec cet écran tactile surdimensionné et une approche plus moderne.

La Subaru Legacy 2019 n’est pas aussi bien nantie à ce niveau, mais ce n’est pas grave! Même si le dessin du tableau de bord est assez simpliste, la position de toutes les commandes est juste et facile à retenir. Quoique je trouve que certains boutons sont trop petits pour une manipulation avec des gants en hiver. Le système de divertissement s’est amélioré au fil des années, ce qui se traduit par une manipulation un peu plus aisée à travers les menus et applications.

L’ambiance est un peu plus vieillotte certes, mais tout est très bien ficelé et les matériaux sont de bonne facture, un détail qui fera en sorte que la voiture paraîtra bien dans dix ans. La sellerie est également confortable aux deux rangées de sièges, et ce, même si l’espace pour les jambes à l’arrière est inférieur à quelques berlines rivales.

Le volant, agréable à tenir en main, constitue l’un des points forts de l’habitacle, et je me dois aussi de mentionner que la position de conduite se trouve aisément grâce aux nombreux ajustements du siège électrique et de la colonne de direction télescopique. Finalement, je ne peux pas passer sous silence le volume du coffre qui n’est pas aussi accueillant que celui d’une Outback ou de n’importe quel VUS moderne.

Sous le capot

Il n’est pas question ici des fameux 6-cylindres à plat installés à bord des sportives du constructeur Porsche 911, loin de là même, mais ce « gros moteur » Subaru a un je-ne-sais-quoi qui le rend unique. Sa sonorité par exemple est loin d’être désagréable, au démarrage, en conduite urbaine ou même sur un tronçon d’autoroute interminable.

Relié à une boîte à variation continue, le moteur H6 brille par sa linéarité et sa réaction instantanée aussitôt qu’on appuie sur la pédale de droite. Doté d’une puissance de 256 chevaux et d’un couple de 247 lb-pi, le bloc à 6 cylindres n’est pas un monstre de puissance – d’autant plus qu’il s’essouffle assez rapidement à régime plus élevé – et pêche aussi par sa soif en carburant, et ce, même si la venue de la boîte CVT il y a quelques années a favorisé l’engin. Quant à la motricité de cette berline, Subaru ne change pas sa recette : la Legacy est toujours aussi agile dans la neige!

Au volant

Reste maintenant à déterminer si cette intermédiaire équipée du moteur plus puissant a ce qu’il faut pour accrocher un sourire au visage de son conducteur. Le châssis, malgré son âge, est assez rigide pour donner cette impression d’invincibilité aux occupants qui prennent place à bord. La suspension, de son côté, n’est heureusement pas aussi inconfortable que dans une WRX STi, mais s’avère suffisamment ferme pour les virages abordés à cadence élevée. Comme dans plusieurs produits Subaru, la direction est assez lourde et, dans ce cas-ci, un peu floue au centre.

Le mariage entre la boîte CVT et la mécanique boxer est idéal, la transmission de Subaru qui ne transforment pas les accélérations en une symphonie riche en décibels. Comme je l’ai mentionné plus haut, la mécanique s’essouffle un peu à haut régime. En revanche, les départs sont francs et les accélérations, vives. Il est aussi possible de changer soi-même les « faux rapports » à l’aide des palettes montées derrière le volant, mais leur utilisation n’apporte rien de plus à l’agrément de conduite.

La mission de cette berline est davantage orientée vers le confort et la sécurité que vers une conduite exaltante.

Le mot de la fin

La Legacy 3.6R 2019 est la dernière de sa lignée, le moteur 6-cylindres à plat qui sera bientôt remplacé par un 4-cylindres turbo mieux adapté, mais surtout, moins énergivore. Ce changement important devrait en théorie modifier le comportement de la berline pour le mieux, mais je dois l’avouer, ce moteur va nous manquer.

À 36 795 $ (avant les frais de livraison), la Legacy 3.6R 2019 n’est pas une voiture abordable et ne s’adresse pas à tous, malgré son côté passe-partout. À côté de celle-ci, une Subaru Outback en offre beaucoup plus, ne serait-ce que pour sa garde au sol ou son coffre, mais il existe encore quelques irréductibles qui préfèrent une bonne vieille berline à cette offre utilitaire. Et, pour ceux qui privilégient une conduite plus précise, voire plus enjouée, une Mazda6 ou même une Honda Accord en donne plus à son conducteur, même sans rouage intégral!

Caractéristiques
Cylindrée
3,6L
Nb. de cylindres
H6
Puissance
256 ch @ 6 000 tr/min
Couple
247 lb-pi @ 4 400 tr/min
Consommation de carburant
11,9/8,3/10,3 L/100 km ville/route/comb
Volume de chargement
425 L
Modèle à l'essai
Subaru Legacy 3.6R Limited 2019
Prix de base
36 795 $
Taxe climatiseur
100 $
Frais transport et préparation
1 650 $
Prix tel qu’essayé
38 545 $
Équipement en option
Aucune

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Ayant étudié en journalisme à l’Université de Montréal, Vincent Aubé a décidé de joindre l’utile à l’agréable en consacrant sa carrière à couvrir tout ce qui a quatre roues et un volant.