7,7 / 10
AVIS D'EXPERT

Nissan Frontier PRO-4X 2022 : essai routier

1 déc. 2021
7,7 / 10
Résumé
Notre collaborateur Vincent Aubé s’intéresse à cette nouvelle mouture du Nissan Frontier, le pickup qui n’a pas changé depuis 2004.

Pour

Planche de bord simple à utiliser
Sentiment de robustesse
Sonorité du V6

Contre

Certains plastiques durs ici et là
Un véhicule inconfortable par moments
Pas de poignée au pilier A (côté conducteur)
7,710
Ce score est attribué par notre équipe d'examinateurs experts après des tests approfondis de la voiture.
DESIGN9,0 / 10
SÉCURITÉ8,5 / 10
HABITABILITÉ7,0 / 10
CONVIVIALITÉ7,0 / 10
CARACTÉRISTIQUES8,5 / 10
PUISSANCE8,5 / 10
CONFORT7,0 / 10
AGRÉMENT DE CONDUITE7,0 / 10
CONSOMMATION DE CARBURANT6,0 / 10
VALEUR8,0 / 10
Critique détaillée

L’attente est enfin terminée : Nissan a remodelé sa camionnette intermédiaire pour 2022. Lancé en 2004 en tant que modèle 2005, le Frontier avait beaucoup de misère à cacher ses rides, surtout au sein d’une catégorie en pleine effervescence comme celle des camionnettes intermédiaires.

Au fil des années, les « pickups du milieu » ont petit à petit délaissé leur rôle de camionnette de travail plus accessible au profit d’une fonction plus aventurière... et plus coûteuse soit dit en passant! L’industrie de la pièce de remplacement est bien au fait de l’engouement des consommateurs de se munir d’un pickup et de l’habiller pour la prochaine aventure loin du bitume. Car c’est là l’avantage de ces camionnettes aux dimensions réduites : elles peuvent assez facilement parcourir un bon bout de chemin loin du bitume grâce à leurs capacités hors route assez relevées.

L’ancien Frontier était un bon candidat pour ce genre d’exercice, mais disons que l’expérience au volant n’était pas aussi feutrée que dans le Honda Ridgeline ou le Ford Ranger par exemple. La nouvelle génération du Frontier entend rectifier le tir à plusieurs égards sans toutefois tout chambouler. En effet, la recette demeure la même, soit de proposer une camionnette robuste assise sur un châssis à échelle avec quelques configurations de cabines et de boîtes de chargement.

Avec cette refonte majeure, Nissan peut-il reprendre du poil de la bête dans l’une des catégories les plus en vue des dernières années? J’ai essayé de répondre à cette épineuse question en prenant le volant d’une livrée PRO-4X, la plus équipée de la gamme Frontier.

Design : 9/10

N’en déplaise aux propriétaires de camionnettes de travail dotées de boîtes de chargement longues et de cabines courtes, la mode des pickups d’aventure est vraiment en train de changer la perception du public face à ces camions aux dimensions plus raisonnables. Les boîtes de chargement exagérément courtes jumelées à ces cabines à quatre réelles portières donnent le goût de se rééquiper en camping et de trouver une destination à l’autre bout du pays.

Le Nissan Frontier, il faut l’avouer, avait besoin d’un bon coup de balai, et ce, même si les camionnettes ont des traits assez simples en général. La nouvelle mouture se montre beaucoup plus musclée, surtout en livrée PRO-4X, la plus cossue de la gamme. Le bouclier du nouveau modèle n’a vraiment plus rien à voir avec celui de son prédécesseur. La calandre, massive, semble tout droit tiré d’une devanture de machinerie lourde, une perception probablement attribuable à cette coloration noir mat, tandis que l’écusson de la marque et ces crochets de sauvetage peints en rouge ajoutent un peu de couleur à ce museau plus dramatique que par le passé. Et ce n’est pas tout, car ces blocs optiques délimités par ces deux bandes aux DEL sont superbement intégrés à ce design très fonctionnel. Le capot musclé vient lui aussi rehausser cette image de camionnette « passe-partout », un commentaire qui s’applique aussi aux ailes carrées. La portion cabine est plus sobre, mais heureusement, le dessin des feux de position, avec cet éclairage aux DEL, fait un clin d’œil aux phares à l’avant. Et comme c’est la tendance par les temps qui courent, le hayon arrière porte fièrement son nom F-R-O-N-T-I-E-R à sa base.

Règle générale, le nouveau Frontier ne brise pas les conventions comme un certain Jeep Gladiator ou un Honda Ridgeline par exemple, mais n’empêche, cette décision devrait plaire aux amateurs de camionnettes au look robuste.

Sécurité : 8,5/10

La sécurité à bord d’une camionnette commence tout d’abord par un bon châssis, mais également par un système 4x4 qui peut s’adapter aux différentes conditions routières. Dans ce cas-ci, la livrée PRO-4X vient également avec un différentiel à glissement limité à l’arrière, une composante qui améliore quelque peu la motricité lorsque le véhicule se limite aux deux roues motrices arrière.

Mais, à l’ère de la connectivité et de la technologie omniprésente à bord de nos voitures, le Nissan Frontier n’avait plus le choix : il devait rehausser son jeu en matière de sécurité. Le système Safety Shield 360 comprend le freinage automatique d’urgence avec détection des piétons, l’alerte d’angle mort, l’alerte de circulation transversale arrière, l’alerte de franchissement de ligne, l’assistant de feux de route et le freinage automatique arrière.

L’alerte intelligente de collision avant et le système de surveillance de la pression des pneus avec alerte de remplissage facile des pneus sont également de série, tandis que la reconnaissance des panneaux de signalisation, le régulateur de vitesse intelligent et l’alerte intelligente au conducteur et l’alerte de porte arrière sont livrés sur tous les modèles.

Habitabilité : 7/10

Le Frontier offre peut-être une cabine d’équipe aussi logeable que celle de ses proches concurrents, ça n’empêche pas le fait que l’espace à bord est comptée, surtout à l’arrière où les passagers doivent se contenter de sièges au dossier très vertical qui ne peut pas s’incliner vers l’arrière comme c’est de plus en plus le cas à bord des camionnettes pleine grandeur. Même mes garçons âgés de 6 et 9 ans m’ont signalé que les sièges n’étaient pas confortables.

Heureusement, la première rangée se montre beaucoup plus accueillante, quoique je me demande encore pourquoi les concepteurs de Nissan n’ont pas installé une poignée d’appoint pour se hisser dans la cabine du côté conducteur. Une question de visibilité sans doute! Il faut donc attraper le volant ou carrément le pilier A pour prendre place sur le siège gauche avant. En revanche, le passager profite d’une poignée lui!

Quant à la boîte de chargement, elle s’accompagne d’une prise de courant 110V, de deux lumières DEL, d’un éclairage supérieur, d’un revêtement de boîte pulvérisé en usine, d’un hayon assisté à l’ouverture et de plusieurs crochets ajustables et très utiles pour attacher tout le matériel. C’est vrai que cette boîte de moins de cinq pieds de longueur n’est pas très longue, mais les acheteurs de pickups intermédiaires savent à quoi s’attendre.

Convivialité : 7/10

Inutile de le rappeler, l’ancien Frontier était archaïque au possible. La nouvelle mouture est beaucoup plus moderne tant à l’extérieur qu’à l’intérieur. Le nouveau tableau de bord ne remportera pas de prix pour son originalité, mais pour son ergonomie, disons que c’est beaucoup mieux, notamment par l’utilisation de matériaux plus nobles, mais également avec ce large écran tactile en plein milieu de la planche.

À l’instar des nouveaux modèles Nissan, le système d’infodivertissement intégré au Frontier est le plus récent de la lignée. Les graphiques sont donc plus clairs, les menus sont simplifiés et la réactivité de l’écran est optimisée. Est-ce le meilleur système de l’industrie? Non, mais face à l’ancêtre du système, il s’agit presque d’une mini révolution. Je me dois aussi de féliciter les concepteurs de l’habitacle d’avoir conservé de bons vieux boutons ici et là sur la planche et même le volant multifonctions. C’est tellement plus simple à utiliser!

Confort : 7/10

Clairement, l’insonorisation de la cabine a été retravaillée, notamment grâce à ce pare-brise laminé. Mais, ce n’est pas tout, car les sièges zéro gravité ont également été boulonnés à la première rangée, un autre détail qui change la donne pour le Frontier. Et puis, même si le pickup Nissan propose toujours une conduite… de pickup, la présence d’amortisseurs Bilstein ramollit quelque peu l’absorption des crevasses sur la route.

Agrément de conduite : 7/10

Le Nissan Frontier se retrouve à l’une des extrémités du spectre de la marque, carrément à l’opposé du tandem sportif composé de la Z et de la GT-R. Face à ces deux jouets de piste, le Frontier n’est pas aussi cérébral, c’est vrai, mais quand on le compare à toute cette horde de multisegments urbains sans saveur, le Frontier fait presque office de bolide exotique avec ses manières un peu rustres.

C’est que, voyez-vous, le Frontier est toujours un… Frontier! Sa suspension est rigide, sans trop l’être, sa direction est juste assez précise – notez bien le « juste assez » ici –, tandis que la tenue de route n’a vraiment rien à voir avec celle des deux sportives citées plus haut. Mais, je me dois de le préciser, la sonorité du V6 s’est grandement améliorée, la boîte de vitesses ne se cherche pas trop et sur l’autoroute, cette version hors route s’est très bien comportée, ne nécessitant que très peu de corrections du volant.

De plus, les accélérations sont beaucoup plus efficaces que par le passé, la boîte automatique – au risque de me répéter – qui se montre plus sportive.

Puissance : 8,5/10

Avec 310 chevaux et un couple de 281 lb-pi, le Nissan Frontier n’a pas vraiment besoin de plus pour se mouvoir. La boîte de vitesses automatique à neuf rapports fait également du beau boulot derrière ce nouveau bloc atmosphérique de 3,8-litres, ne l’oublions pas!

Consommation : 6/10

Jadis un camion très gourmand, le nouveau Frontier essaye tant bien que mal d’éponger ses résultats désastreux des dernières années avec cette nouvelle mouture. Malheureusement, le nouveau pickup Nissan n’est pas à sa place en ville avec les innombrables arrêts-départs, l’écran derrière le volant qui affichait une moyenne aux alentours des 18 L/100 km durant cette première semaine de temps froid. Une courte virée sur l’autoroute à 120 km/h (ou moins) a toutefois révélé que Frontier était capable d’abaisser cette marque dans les 13 L/100 km, un résultat encore bien loin des 10,6 L/100 km (sur route) promis par Ressources naturelles Canada. Au final, mon véhicule d’essai affichait une moyenne de 15,2 L/100 km après quelques jours d’hiver.

Caractéristiques : 8,5/10

Située tout en haut de la gamme, cette version tout équipée ne manquait de rien, à part peut-être un afficheur tête haute et quelques autres gadgets qui n’ont pas vraiment leur place à bord d’un camion intermédiaire. L’ensemble PRO-4X Luxe ajoute une sellerie de cuir, des panneaux de portières uniques, une chaîne audio Fender à 10 haut-parleurs, un ouvre-porte de garage universel, un rétroviseur à atténuation automatique et même des surpiqûres exclusives sur la planche de bord.

Valeur : 8/10

Le Nissan Frontier PRO-4X à cabine d’équipe est le modèle le plus onéreux de la gamme 2022. À 49 563 $, le pickup n’est pas à la portée de toutes les bourses d’aventuriers. Mais, comme je le disais en introduction, cette catégorie n’est plus un prétexte pour sauver quelques sous face à une camionnette pleine grandeur. Pour ces livrées équipées pour la conduite hors route, la facture est assez salée et le Frontier PRO-4X s’inscrit dans ce mouvement très spécifique. En fait, le modèle Nissan est loin d’être le plus cher de son groupe, et ce, malgré le fait qu’il est le plus récent du créneau.

Conclusion

Ce premier contact avec le nouveau Frontier s’est avéré positif. Plus confortable, plus moderne et même plus joli, le nouveau camion de Nissan devrait attirer plus de curieux à partir de maintenant, surtout ceux qui veulent partir à l’aventure au volant d’une camionnette capable de résister à n’importe quel type de terrain et le Frontier 2022 s’inscrit parfaitement dans cette liste de candidats potentiels.

Caractéristiques
Cylindrée
3,8L
Nb. de cylindres
V6
Puissance
310 ch
Couple
281 lb-pi
Consommation de carburant
13,7 / 10,6 / 12,3 L/100 km ville/route/comb
Volume de chargement
Boîte de 59 po
Modèle à l'essai
Nissan Frontier PRO-4X 2022
Prix de base
47 498 $
Taxe climatiseur
100 $
Frais transport et préparation
1 950 $
Prix tel qu’essayé
51 548 $
Équipement en option
2 000 $ – Groupe PRO-4X Luxe, 2 000 $

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Ayant étudié en journalisme à l’Université de Montréal, Vincent Aubé a décidé de joindre l’utile à l’agréable en consacrant sa carrière à couvrir tout ce qui a quatre roues et un volant.