7,9 / 10
Résumé
Fontaine de jouvence pour une marque établie.

Pour

Contenu généreux
Silhouette « glamour »
Ratio budget/valeur rafraîchissant

Contre

Mécanique exotique
Hayon électrique capricieux
Pas d’essuie-glace de lunette arrière
7,910
Ce score est attribué par notre équipe d'examinateurs experts après des tests approfondis de la voiture.
DESIGN9,0 / 10
SÉCURITÉ7,0 / 10
HABITABILITÉ8,0 / 10
CONVIVIALITÉ8,5 / 10
CARACTÉRISTIQUES8,0 / 10
PUISSANCE7,0 / 10
CONFORT7,5 / 10
AGRÉMENT DE CONDUITE7,5 / 10
CONSOMMATION DE CARBURANT7,5 / 10
VALEUR9,0 / 10
Critique détaillée

Si General Motors s’est départie de sa filiale européenne Opel, elle met à profit de plus en plus la compétence de sa branche sud-coréenne Daewoo pour l’élaboration de véhicules compacts. Le premier Encore fût issu de cette génétique asiatique maison, et a pratiquement fait revivre à lui seul la marque Buick en Amérique du Nord. Et voilà que l’éminente division Buick vient profiter du spectaculaire exercice de rigueur budgétaire qu’est le Trax, créant son propre modèle sur cette base commune développée par GM-Daewoo. Ayant été épaté par le Trax essayé l’an dernier pendant la semaine du Vendredi Fou, voilà que j’emprunte les clés du Envista exactement un an plus tard, entre deux soldes du tonnerre. Et je ne semble pas être le seul à chasser les aubaines, le moins cher des Buick étant un « hit » depuis son arrivée en concession.

Design 9/10

Buick aurait pu se contenter de maquiller le Trax, mais nenni, l’Envista est une création 100% originale qui ne partage aucune tôle avec le cousin de chez Chevrolet. La partie avant, inspirée de l’étude de style Wildcat, est parfaitement assortie aux proportions de l’Envista, avec son capot incliné et sa frimousse de Pokémon fâché. Toutefois, c’est la partie arrière qui fait la signature du modèle, la lunette fuyante inclinée rappelant les versions coupé des utilitaires allemands de prestige – un geste fort à ce prix, qui démontre bien qu’ajouter de la beauté ne coûte pas plus cher. Les jantes de 19 pouces et les chromes de la livrée Avenir complètent bien le tout, et plus d’un badaud fut étonné d’apprendre le tarif modéré du joli véhicule pendant la séance photo. Si l’habitacle emprunte le levier de vitesses et quelques autres commandes au Trax, on retrouve ici l’élégant panneau numérique de l’Encore GX et un volant à méplat garni de cuir, et ce, même dans le modèle de base. Les plastiques durs sont légion, budget oblige, mais dans l’ensemble, on trouve l’Envista réussi, surtout à ce prix.

Puissance 7/10

Avec une plateforme conçue pour la seule traction, Buick a pu larguer quelques kilos en trop pour se retrouver avec un véhicule moins coûteux, mais aussi plus léger. C’est pourquoi toutes les versions sont mues par la même modeste mécanique, soit un 3-cylindres de 1,2-litre à injection directe qui développe 137 chevaux grâce à la turbocompression. Avec cette dernière, le couple maxi s’atteint à un très utilisable 2 500 tours/minute, en plein dans les régimes moteur de l’usage urbain, là où l’Envista s’avère vif et prompt à répondre, malgré son moteur de format motocyclette. C’est en le lançant sur l’autoroute qu’on découvre les limites de la mécanique, et quoique le petit Buick maintient très bien une vitesse de croisière élevée, il faudra planifier ses dépassements. Tous les modèles se partagent une boîte automatique conventionnelle à six rapports, plus agréable que la CVT de l’Encore GX à traction. Le remorquage n’est pas recommandé avec l’Envista.

Agrément de conduite 7,5/10

Impossible de ne pas remarquer les godasses de 245 mm de l’Envista Avenir, une largeur de pneu qui impose sur un véhicule sous-compact, et qui promet une bonne poigne sur le bitume. Si les suspensions de l’Envista sont toutes simples, l’Avenir ajoute un lien Watts à l’arrière, une touche inusitée qui démontre le savoir-faire des ingénieurs de châssis de GM. Le petit Buick s’avère plus amusant à piloter que prévu, et plus enjoué qu’un Kona ou un HR-V. Oubliez les mauvaises langues, on s’amuse dans ce Buick et le joli volant à méplat ajoute au plaisir, tout comme la sonorité extrovertie de l’étonnant trois cylindres. Ajoutez une direction raisonnablement précise et des freins efficaces, et vous avez ici un des rares VUS sous-compacts qui élève votre quotidien. Aucun rossignol pour troubler l’expérience, et les aides à la conduite se sont fait très discrets, l’aide au maintien dans la voie étant tout doux en arrière-plan.

Convivialité 8,5/10

Inutile de potasser ici le manuel du propriétaire pour tout saisir – pour les touches à doubles fonctions cachées, comme celle du régulateur de vitesse qui peut passer de régulier à adaptatif, des instructions apparaissent à l’ordinateur de bord. Simple! Même le plein est facilité, avec ce clapet sans bouchon. Le seul bémol est le frein de stationnement électrique dont le bouton loge profondément dans la planche de bord, caché sous le bouton de démarrage. La projection sans fil d’appareil intelligent, un vrai levier de vitesses, un infodivertissement épuré – rien ici ne viendra troubler votre concentration pendant vos déplacements. L’Avenir dispose en exclusivité d’un hayon électrique pour vous faciliter la vie, mais sur notre modèle d’essai, il refusait parfois de se fermer en raison d’un obstacle invisible. Hormis ça, avec sa hauteur idéale et ses sièges où l’on se glisse sans peine, il est tellement simple à vivre que même ma belle-mère n’a rien trouvé à dire. C’est tout dire…

Sécurité 7/10

S’il y a un endroit où l’Envista frappe un mur, s’cusez-là, c’est dans les essais de collisions. Plus spécifiquement, le nouvel essai de collision déportée de l’IIHS, où sa note est passable pour les passagers arrière, et l’autre test revu pour les collisions latérales, où sa moyenne n’est qu’« acceptable ». L’institut des assureurs américains trouve aussi ses phares « marginaux ». La NHTSA, un peu moins sévère, lui accorde quatre étoiles sur cinq. Au moins, Buick démocratise les aides à la conduite, offrant de série le système OnStar, des aides au maintien de voie, l’alerte de prévention de collision et de sortie de voie, le freinage d’urgence automatique avec détection des piétons à l’avant, les feux de route automatiques, des alertes pour le changement de voie avec détection des obstacles latéraux et pour la circulation transversale arrière, ainsi que le régulateur de vitesse dynamique. La livrée Avenir ajoute le radar de stationnement arrière.

Caractéristiques 8/10

L’Envista de base se nomme « Privilégié » et offre des jantes en alliage de 17 pouces, la clé intelligente, un siège conducteur à réglages électriques, sièges avant et volant chauffants, la sellerie en tissu, un parebrise en verre acoustique, des rétroviseurs chauffants avec clignotants, un cache-bagage, la projection sans fil d’appareil intelligent, la climatisation thermostatique, le démarrage à distance et une chaîne audio à six haut-parleurs très honnête, la même sur toute la gamme. Avec le modèle ST, les garnitures sont noires, les jantes noires font 18 pouces et l’intérieur passe au similicuir…noir. Ce modèle donne accès à certaines options telles que le toit ouvrant, la recharge sans fil, les essuie-glaces automatiques et le hayon électrique, par ailleurs offerts de série sur l’Avenir, qui gagne aussi des chromes, du cuir véritable à l’avant et des jantes de 19 pouces. À prix égal, les Envista sont fort bien garnis face à leurs concurrents, surtout si on compare avec le Corolla Cross de Toyota et le HR-V de Honda.

Habitabilité 8/10

Le choix fait par Buick de dédier cette plateforme à la seule traction a permis d’offrir un plancher parfaitement plat à l’arrière. La banquette sera étroite pour trois, mais grâce à cette astuce, l’Envista sera moins cruel pour son cinquième passager que moult concurrents. Jumelé à un empattement plus long que celui de l’Encore GX, on se retrouve avec un espace digne d’une intermédiaire, ce « grand six pieds » ayant un bon six pouces entre ses genoux et le dossier avant. La ligne de toit n’affecte même pas le dégagement pour la tête, mais réduit le volume hors-tout du coffre face au cousin Trax. Quant aux places avant, elles offrent cette assise relevée qu’affectionnent les acheteurs de VUS.

Confort 7,5/10

Un collègue me disait « Une Buick, tu es bien assis là-dedans » - et c’est vrai ici. Oubliez toutefois les effluves de yacht rock, l’Envista offre des baquets étonnamment fermes, mais dont le support s’avère juste sur de longs segments de route. Et les suspensions, quoique basiques, sont bien mitonnées et filtrent les défauts du bitume tout en maintenant un lien avec la route. Au volant, on apprécie la hauteur juste des accoudoirs, et à l’arrière, l’accoudoir central bien souple offre un petit plus à vos passagers. La forme effilée de l’Envista fend bien l’air, les bruits éoliens étant inexistants, et ceux des pneus d’hiver quasi inexistants. Et le petit trois cylindres est passablement discret à vitesse constante. En solo, seule la boucle de la ceinture du passager, tambourinant contre le plastique dur du pilier B, venait troubler notre quiétude. Une petite pince et on y est.

Économie de carburant 7,5/10

La journée de prise en main s’est avérée idéale pour la mécanique, avec quelques dizaines de kilomètres stables à 80 km/h de moyenne, pour un résultat épatant de 6 L/100 km! Les arrêts-départs de mes parcours urbains ont toutefois tôt fait de solliciter le turbocompresseur, et nous avons terminé la semaine avec une moyenne de 8,7 L/100 km. On s’attend toujours à mieux d’un trois cylindres, mais le froid s’installait et notre Envista était chaussé pour l’hiver, augmentant la résistance au roulement. Notons que ce moteur se contente d’essence ordinaire et que sa consommation est apaisée par le système arrêt-départ le plus doux qu’il nous ait été donné d’essayer sur un modèle non-hybride.

Valeur 9/10

Buick ne demande que 28 399 $ avant les frais pour son Envista Privilégié, et si vous appréciez le look sombre tendance, le ST est offert à 1 300 $ de plus, un montant raisonnable vu le surclassement pneumatique. Et il est rare qu’on vous annonce un sommet de gamme à 33 199 $, surtout que les seules options pouvant s’ajouter à l’Avenir sont un chauffe-bloc et la peinture Blanc givré. Reste que Buick nous scoope, votre auteur privilégiant le Privilégié, avec son contenu inattendu à ce prix. Volant cuir à méplat, siège à réglages électriques, sonorisation pas piquée des vers, gueule d’aristocrate et banquette hyper logeable, aucun concurrent n’offre un tel contenu pour si peu de dollars. Et pour préserver l’avenir, sans jeu de mots, le modèle de base sera moins affecté par la dépréciation plus accentuée des marques américaines.

Conclusion

Le nouveau venu de la famille Buick doit affronter le vent de face des préjugés dont souffre la marque, elle qui loge dans l’antichambre de Cadillac. Beau, moderne et étonnamment abordable pour son contenu relevé, l’Envista offre un gabarit pratique à prix d’ami en échange de la seule traction avant et de plusieurs – avouons-le – plastiques aussi basiques que durs. D’ailleurs, le coffre à gant était rayé sur le véhicule d’essai. N’empêche que sa convivialité est contagieuse, que son look suscite la convoitise et que son trois cylindres lui donne une personnalité dans un segment où la mécanique est souvent « beige ». Reste à voir comment vieillira cette dernière, mais à date, tout baigne dans l’huile sur le web, comme sa courroie de distribution. Rien d’étonnant à ce que les ventes croissent, car Buick détient enfin le « hit » pour briser sa longue disette.

Caractéristiques
Cylindrée
1,2L
Nb. de cylindres
L3
Puissance
137 ch @ 5 000 tr/min
Couple
162 lb-pi @2 500 tr/min
Consommation de carburant
8,4 / 7,4 / 7,9 L/100 km ville/route/comb
Volume de chargement
586 / 1 189 L
Modèle à l'essai
Buick Envista Avenir 2025
Prix de base
33 199 $
Taxe climatiseur
100 $
Frais transport et préparation
2 100 $
Prix tel qu’essayé
35 594 $
Équipement en option
195$: Chauffe-bloc

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Daniel Beaulieu est un ingénieur en transports bilingue de la région de Montréal affligé d’une passion aigüe pour tout ce qui touche à l’automobile. Ayant fait ses débuts comme chroniqueur automobile / pigiste chez Car and Driver, Daniel est devenu par la suite collaborateur et réviseur au Guide de l’auto, à l’imprimé comme sur le web. Daniel s’est joint à la famille du groupe Trader en 2015 où il partage avec les lecteurs ses aventures sur quatre roues.