Hyundai Tucson XRT 2025 : essai routier

L’industrie automobile est comme un champ de bataille où chaque victoire se transforme en une vente pour son constructeur. Dans le camp des VUS de taille compacte, la lutte n’a jamais été aussi féroce, avec plusieurs options fort intéressantes pour l’automobiliste moyen à la recherche d’un véhicule pratique, économique à la pompe et même, avec un peu de chance, doté d’un certain agrément de conduite.

Pour 2025, le Hyundai Tucson a droit à une refonte de mi-parcours, un exercice devenu obligatoire pour les véhicules inscrits à ce segment si couru. En fait, il est permis d’affirmer que l’inflation a quelque peu rehaussé le niveau de qualité à bord de ces utilitaires encore considérés comme « abordables » il n’y a pas si longtemps.

C’est le cas du Tucson de Hyundai qui, pour l’occasion, obtient même une variante XRT, l’écusson qui est apposé aux versions qualifiées d’aventurières au sein du constructeur. Voici ce que nous avons retenu de cet essai réalisé plus tôt au mois de décembre 2024.

Design : 8/10

Avec la multiplication des modèles et des marques, il est de plus en plus difficile de déceler les petits changements cosmétiques lors de ces refontes partielles. C’est le cas du Tucson qui, bien entendu, conserve sa silhouette musclée et entrecoupée de ces arêtes tranchantes. Même les feux de position arrière demeurent identiques à ceux du modèle 2024. Il y a toutefois du nouveau à l’avant avec un grillage plus vertical et cette portion inférieure (du bouclier avant) clairement plus affirmée. Il y a bien entendu de nouveaux designs pour les jantes, selon la version retenue.

Dans ce cas bien précis, le Tucson XRT 2025 se distingue non seulement par ses contours d’ailes en relief, mais aussi par ses jantes de 18 pouces de diamètre au look plus robuste. Les bandes qui ceinturent la fenestration de l’habitacle sont quant à elles assombries, tandis que les longerons de toit sont surélevés face aux autres livrées de l’utilitaire. Au final, on obtient au multisegment à l’allure plus robuste, mais qui ne devrait pas inquiéter les propriétaires de Jeep Wrangler Rubicon par exemple.

Sécurité : 8/10

L’arsenal de sécurité est très complet dans ce cas-ci, avec l’assistance à l’évitement de collision frontale avec détection des piétons/cyclistes et de virage d’intersection, le régulateur de vitesse adaptatif avec fonction arrêt/départ, l’assistance de suivi de voie, le système de maintien de voie, l’alerte d’attention du conducteur, l’assistance automatique des phares de route, l’alerte de collision transversale arrière, l’assistance à l’évitement de collision transversale arrière, l’alerte de sortie sécuritaire, l’alerte d’occupant arrière et l’assistance intelligente de limitation de vitesse pour assister le conducteur au quotidien.

Quant aux résultats lors des tests de collision, la version 2022 du Tucson a obtenu quatre étoiles sur cinq aux tests de la NHTSA, tandis que du côté de l’IIHS, le Tucson est reparti avec la mention Top Safety+, la plus haute distinction de l’organisme.

Habitabilité : 8/10

Le fait que la haute direction de Hyundai ait priorisé le Tucson à empattement long pour le marché nord-américain aide grandement le modèle à convaincre les jeunes familles. Soudainement, les VUS compacts ne sont plus si… compacts! On peut d’ailleurs remercier un certain Honda CR-V d’avoir changé la donne à ce niveau. Les coffres d’une majorité de modèles dans ce groupe sont très logeables et c’est également le cas pour le Tucson. En revanche, il est tout de même curieux de ne pas avoir intégré de série un couvre-plancher en plastique pour les aventures plus salissantes. N’ayez crainte, Hyundai se fera un plaisir de vous en vendre un; il en propose trois dans la section des accessoires livrables sur son site web.

L’espace réservé aux passagers se situe dans la bonne moyenne du segment, peu importe la rangée. On aime la nouvelle console centrale « séparée » du tableau de bord qui dégage davantage l’environnement des passagers à l’avant. Quant à l’arrière, l’espace est parfait pour deux adultes de grande taille. Le troisième devra en revanche composer avec cette « bosse » pratiquée dans le plancher pour le tunnel de transmission.

Convivialité : 8/10

Dès le premier coup d’œil, on se rend compte que la planche de bord est totalement remaniée pour 2025. Terminé l’ancienne configuration à deux écrans, l’utilitaire qui ne fait que suivre la parade imposée par les autres véhicules plus récents de la marque.

On y retrouve donc le large panneau incurvé qui regroupe l’écran d’information derrière le volant et l’infodivertissement, tactile celui-là, au centre des passagers. Ce dernier est facile d’accès grâce notamment à ce semblant de tablette qui permet à la main de s’appuyer (avec le pouce) pour mieux choisir l’application voulue.

Avec le remaniement, les buses de ventilation ont été déplacées plus bas que par le passé, tandis qu’au centre, certaines commandes autrefois haptiques sont retournées à un arrangement plus traditionnel, soit celui d’une rangée de boutons. Néanmoins, sous cette bande, quelques commandes haptiques sont encore là. L’autre modification à la première rangée concerne la console centrale qui s’accompagne de la recharge par induction, mais aussi de quelques commandes reliées à la conduite.

Confort : 8/10

Capable d’accueillir quatre adultes de grande taille, le Tucson en fait suffisamment au chapitre de l’habitabilité, mais qu’en est-il du confort? À ce niveau, les sièges des deux rangées sont confortables, même si un peu plus de support serait indiqué pour les sièges à l’avant. Mentionnons également que la présence de jantes de 18 pouces (au lieu des sabots de 19 po sur les livrées plus cossues) contribue à rendre la caisse un peu plus « absorbante » lorsque le véhicule est confronté à une série de nids-de-poule, comme c’est trop souvent le cas à Montréal. Les pneus tout-terrain sont un peu plus bruyants, mais il ne s’agit pas d’un irritant.

Agrément de conduite : 7/10

Pour avoir l’impression de sportivité, il est préférable de jeter un coup d’œil à la version N Line du Tucson qui, rappelons-le, est passé en mode hybride l’an dernier. Mais, ça ne veut pas dire que la motorisation essence de base implantée sous le capot du Tucson XRT doit être ignorée.

En fait, cette simplicité sous le capot a ses avantages, comme celui de ne pas avoir à composer avec une motorisation à deux personnalités. On le remarque de moins en moins à bord des véhicules hybrides, mais il y a toujours ce passage entre les deux types de motorisations qui peut agacer certains utilisateurs de la route. À bord du Tucson XRT, c’est plus « old school » comme comportement, mais règle générale, le multisegment compact se montre très prévisible au quotidien avec une direction légère et une suspension presque ferme. Le rendement de la boîte de vitesses est également digne de mention.

Puissance : 7/10

Avec le bloc 4-cylindres atmosphérique de 2,5-litres d’une puissance de 187 chevaux et un couple de 178 lb-pi, la motorisation du Tucson XRT n’a rien d’une machine de guerre, mais pour les déplacements quotidiens, ce groupe motopropulseur, qui travaille avec le rouage intégral de série et une boîte de vitesses automatique à huit rapports, « fait la job », comme on dit au Québec.

Consommation : 7/10

Malgré l’absence d’électrification à bord du véhicule, le Tucson XRT ne pénalise pas trop son propriétaire avec une consommation excessive. Lors de l’essai routier au mois de décembre, la température plus clémente à permis d’enregistrer une moyenne de 10,1 L/100 km, soit quatre dixièmes de plus que l’estimation de l’ÉnerGuide en ville. Selon le ministère fédéral, la moyenne globale estimée du Tucson est de 8,8 L/100 km.

Caractéristiques : 7/10

Installé juste au-dessus du Tucson Preferred d’entrée de gamme, le Tucson XRT est plus garni à l’intérieur. Il compte notamment sur un plus grand nombre de dispositifs de sécurité, ainsi que sur une chaîne audio à huit haut-parleurs Bose, d’un panneau d’instrumentation numérique, d’une clé intelligente, de la recharge sans fil pour appareil intelligent, de feux arrière à DEL. Les sièges chauffants à la première rangée sont également livrés de série, idem pour le volant. Le Tucson XRT profite aussi d’un éclairage d’ambiance et bien plus encore.

C’est vrai que les livrées supérieures sont mieux équipées, mais il y a un prix attaché à tous ces luxes ajoutés.

Valeur : 8/10

À un prix de 40 899 $ (pour le deuxième échelon de la gamme), on réalise rapidement que la catégorie des utilitaires compacts est de moins en moins accessible, du moins pour ceux et celles qui n’ont pas un aussi gros budget. La seule option livrée sur ce véhicule était la couleur Vert Rockwood, une dépense de 250 $.

Conclusion

Que vous aimiez ou non son design ciselé, le Hyundai Tucson XRT 2025 demeure l’un des bons de son groupe, ne serait-ce que par son équipement des plus complet. L’espace utilitaire, le confort et la motorisation simplifiée sont tous des atouts pour une famille qui ne cherche pas nécessairement à accéder au côté électrifié de l’automobile en 2025.

Mais, au risque de le répéter, le segment des VUS compacts est l’un des plus peuplés à l’heure actuelle et il n’est pas simple de trouver le meilleur véhicule pour ses besoins. En revanche, ne considérez surtout pas le Tucson XRT comme une alternative aux authentiques 4x4 basés sur des châssis à échelle, car le multisegment coréen a plus de points en commun avec la populaire berline Elantra. Les journées en hors route, ce n’est pas son truc.