7,5 / 10
ESSAIS

Fiat 500e 2025 : essai routier

18 févr. 2025  · 11 min de lecture
7,5 / 10
Résumé
On en veut d'autre.

Pour

Bouille sympathique
Très amusante à conduire
Recharge rapide

Contre

Autonomie qui fond comme neighe au soleil sur l'autoroute
Comportement sautillant
7,510
Ce score est attribué par notre équipe d'examinateurs experts après des tests approfondis de la voiture.
DESIGN8,5 / 10
SÉCURITÉ6,0 / 10
HABITABILITÉ7,5 / 10
CONVIVIALITÉ7,0 / 10
CARACTÉRISTIQUES8,0 / 10
PUISSANCE7,5 / 10
CONFORT7,0 / 10
AGRÉMENT DE CONDUITE9,0 / 10
CONSOMMATION DE CARBURANT6,5 / 10
VALEUR7,5 / 10
Critique détaillée

À l’arrivée des premiers véhicules électriques, il était entendu que ces derniers appartiendraient surtout à des créneaux plus haut de gamme. C’est normal, les constructeurs devaient rentabiliser l’incroyable exercice que représente la transition électrique.

Petit à petit, des modèles plus « abordables » sont apparus. Cela a fait l’affaire de plusieurs qui ont pu s’en procurer, surtout qu’avec les rabais gouvernementaux, il y avait de bonnes affaires à réaliser.

Les économies à long terme ne sont pas à négliger avec un véhicule électrique, mais encore faut-il avoir les moyens d’aller de l’avant avec l’achat ou la location.

Ainsi, et malgré tout, ce que plusieurs attendent toujours, ce sont de vrais modèles abordables, et surtout, de plus petits véhicules (qui seront par ricochet moins chers).

La Fiat 500e est un pas dans la bonne direction. Elle n’est pas parfaite et son prix demeure trop élevé, mais son format sous-compact en fait une rareté dans cet univers.

Ce qui est certain, c’est qu’après avoir passé une semaine au volant de ce modèle, on a juste envie d’une chose; découvrir d’autres petits véhicules du genre. On nous en promet, mais nous sommes toujours en mode attente, en ce début d’année 2025.

Design : 8,5/10

La grande force de la Fiat 500e, c’est sa sympathique frimousse. C’était le cas avec la version à essence et ce l’est toujours avec cette variante à batterie. Le style est un peu plus épuré ici, entre autres avec cette calandre pleine à l’avant (les prises d’air sont réduites au minimum, au bouclier) et décorée du chiffre 500, tout rouge sur notre version d’essai. Avec les rétroviseurs qui empruntent aussi cette teinte, le contraste est complet avec le blanc crème du modèle, une combinaison qui attire les regards, généralement approbateurs.

Habitabilité : 7,5/10

Quiconque se dira déçu de l’espace intérieur de sa Fiat 500e aura erré lors de son choix. On ne choisit pas cette voiture pour son volume intérieur ou son habitabilité. Cela dit, pour une citadine de la sorte, elle est généreuse. Fiat indique une capacité de 550 litres avec les sièges arrière couchés, mais ce chiffre est relatif, car en raison de la forme du modèle, il est étonnant de voir ce qu’on peut entasser derrière.

Pour ce qui est des places arrière, les enfants vont trouver ça sympathique. Inviter des adultes à cet endroit est un peu baveux.

Enfin, de la position de conduite, on n’a pas l’impression que l’espace est compté à bord, encore une fois en tenant compte de la taille de ce modèle. On a fait le maximum avec le minimum.

Caractéristiques : 8,0/10

La Fiat 500e est proposée en configuration unique, avec l’essentiel attendu. Ainsi, les sièges chauffants, la climatisation automatique, l’accès sans clé, la recharge sans fil pour appareils cellulaires, ainsi que le système multimédia UConnect 5 sont de la partie, ce dernier offrant une foule de fonctionnalités, y compris les applications Apple CarPlay et Android Auto. Le minima est aussi offert en matière de sécurité.

Cependant, pour en avoir plus à tous les niveaux, il faut opter pour l’ensemble La Prima, une affaire de 5000 $. Là, on ajoute le régulateur de vitesse adaptatif, les feux de croisement automatique, un rétroviseur intérieur à atténuation automatique, les alertes pour les angles morts et la circulation transversale arrière, tout comme des rétroviseurs assortis à la couleur de la carrosserie (ce qui permet d’identifier rapidement l’ensemble).

C’est cher pour ajouter certains éléments qu’on aimerait retrouver d’office, surtout pour un modèle qui est déjà hypothéqué par une facture salée. Pire, vous devez ajouter 595 $ pour une couleur extérieure autre que le blanc.

Sécurité : 6/10

On vient de le voir, un certain prix est associé à la sécurité, ce qui n’est plus une recette gagnante à travers l’industrie. On peut comprendre la stratégie lorsqu’il y a cinq ou six variantes du modèle au menu, ce qui offre un choix aux consommateurs. Avec une seule, on nous force ici à y aller pour un ensemble à 5 000 $ pour profiter de trucs qu’on devrait retrouver de série avec une facture de 40 000 $, comme le régulateur de vitesse adaptatif.

Avec un modèle qui, comparé au reste de ce que l’on retrouve sur la route, est l’équivalent d’un suppositoire d’autobus, l’acheteur veut se sentir en sécurité. Il mérite d’être gâté de ce côté, et ce, dès l’offre initiale.

Convivialité : 7/10

Même si l’on a parfois l’impression de pénétrer dans une cabine téléphonique en se glissant dans le cocon de la Fiat 500e, on y passe un bon moment. Le dégagement est bien à l’avant, et dans une sous-compacte, on peut toucher à tout en s’étendant le bras, même ouvrir la portière au passager qu’on cueille.

La sélection du rapport de transmission se fait à l’aide de boutons au centre de la console centrale. Idem pour la climatisation, facile à régler grâce à des touches physiques que l’on retrouve instinctivement.

Ce qui est moins agréable, ce sont les contrôles pour les essuie-glace, regroupés sur le même bâtonnet greffé à la colonne de direction; il est facile de confondre les contrôles avant et arrière.

Puissance : 7,5/10

La Fiat 500e est équipée d’un moteur électrique de 87 kW, pour une puissance modeste de 117 chevaux et 162 livres-pieds de couple. Ces chiffres seraient à pleurer avec un VUS de taille compacte, mais avec une voiture électrique qui fait osciller la balance à 1361 kg, soit seulement 3000 livres, le rapport poids-puissance est tout à fait correct. La puce ne répond pas comme une fusée lorsqu’on enfonce l’accélérateur, mais elle détale comme un lapin pour rapidement atteindre les 50 ou 60 km/h, une vitesse tout à fait en lien avec son image et sa vocation : urbaine.

Agrément de conduite : 9,0/10

C’est probablement ici que la Fiat 500e marque le plus de points. La défunte version à essence était amusante à conduire; il était évident que la variante électrique, plus vive, plus lourde et mieux plantée sur la route allait livrer la marchandise à ce chapitre.

Ainsi, on s’amuse vraiment au volant, que ce soit avec de petits sprints rapides lorsque le feu passe au vert, ou avec des manœuvres rapides (gauche droite gauche ou vice versa) pour se faufiler dans la circulation. Sur une route sinueuse, on peut aussi attaquer les virages avec confiance. La 500e, qui profite de pneus légèrement plus larges que ceux que l’on retrouvait sur la version à essence, répond très bien.

En somme, on a le sourire chaque fois qu’on prend le volant de cette chose. C’est une réalité qui est devenue malheureusement trop rare à travers l’industrie.

Confort : 7,0/10

Ici, les attentes doivent être réalistes. Les sièges de la 500e sont confortables. Le soutien latéral offert est présent, mais pas omniprésent; on en souhaiterait un peu plus à ce chapitre. La douceur de roulement est bonne, mais avec un empattement de 2322 mm (91,4 pouces), il s’écoule peu de temps avant que le train arrière ne rencontre la même bosse que le train avant. Autrement dit, on a parfois l’impression d’être à l’intérieur d’une balle de ping-pong sur des routes truffées d’imperfections.

Aussi, lorsqu’on arpente les rues des villes, on se plaît bien. Sur l’autoroute et pour de plus longs trajets, les limites de ce que cette voiture peut offrir en matière de confort sont plus apparentes.

La Fiat 500 est une voiture urbaine, une banlieusarde, au mieux ; il ne faut pas exiger d’elle qu’elle excelle ailleurs.

Consommation d’énergie : 6,5/10

Il est évident qu’en faisant l’essai de cette 500e en plein hiver, la question de l’autonomie et de l’énergie allait retenir l’attention.

Normalement, Fiat promet 227 km de liberté avec son modèle. En effectuant nos recharges, la voiture nous a tantôt offert 235 km, tantôt 225 km. Sur papier, c’est excellent.

À l’usage, la réalité a été tout autre. En se limitant à des routes où la vitesse n’est pas supérieure à 80 km/h, notre consommation d’énergie s’en tenait à quelque 20,5 à 21,5 kWh. Pour chaque kilomètre parcouru, on en perdait un au cadran.

Sur l’autoroute, c’est plus catastrophique. Un aller-retour de 120 km s’est soldé par une autonomie restant de 35 km, ce qui signifie qu’en réalité, c’est 140 km qui auraient pu être ralliés. Un deuxième exercice nous a permis d’anticiper une possibilité de 150 km avec une charge pleine.

Ces résultats renforcent l’argument qui annonce la 500e comme une citadine ; c’est d’une évidence criante.

Néanmoins, nous avons hâte d’essayer le modèle l’été prochain, afin de refaire les mêmes exercices pour constater la différence.

Quant à la recharge, grâce à une capacité de 85 kW, il est possible de récupérer 50 km en 5 minutes, ou faire passer le niveau de 10 % à 80 % en quelque 35 minutes. À la maison, sur une borne de niveau 2, nous comptions de 4,5 à 5,5 heures pour retrouver le plein d’énergie.

Valeur : 7,5/10

La Fiat 500e propose une autonomie plus faible à 227 km. Ça peut représenter un problème pour certains, mais ce ne l’est pas; on sait dans quoi l’on s’embarque avec un tel modèle.

Là où Fiat a un défi colossal entre les mains, c’est avec le prix de son modèle. Offrir moins d’autonomie, c’est une chose, mais le prix doit être conséquent. Regardez ce qui s’est produit avec le Mazda MX-30, un VUS, de surcroît. Ses 161 km auraient pu faire, mais sa facture de 40 000 $ l’a coulé.

Depuis son arrivée sur le marché, Fiat a dû suspendre la production de sa 500e en raison d’une demande plus faible qu’anticipée à l’échelle mondiale. Il ne faut pas chercher midi à quatorze heures pour en comprendre les raisons.

Au moment d’écrire ces lignes, Fiat Canada propose son modèle à 78 $ par semaine, à un taux de 2,99 %, avec un comptant de 2995 $. C’est valide jusqu’au 31 janvier 2025, moment où les rabais à l’achat d’un véhicule électrique seront temporairement suspendus au Québec.

Le défi sera d’autant plus grand pour Fiat après le 1er février. C’est inquiétant pour l’avenir du modèle.

Avec la première Fiat 500 électrique, qui avait été vendue aux États-Unis, mais pas au Canada, quelqu’un chez FCA (Fiat Chrysler Automobiles) nous avait alors confié que la compagnie perdait à l’époque 14 000 $ par modèle vendu.

La partie ne sera pas facile.

Conclusion

La Fiat 500e n’est pas pour tout le monde, mais pour ceux qui peuvent voir leurs besoins être comblés par elle, il s’agit d’une voiture amusante.

Le problème, c’est le prix. À 20 000 $ ou 25 000 $, Fiat en écoulerait beaucoup, mais de toute évidence derrière un risque financier certain.

Il sera intéressant de voir quelle sera la stratégie de l’entreprise. Le modèle ne se vend pas; une décision devra être prise. Souhaitons que la nouvelle direction de Stellantis soit agressive.

Ce qui est certain, c’est qu’on en veut, d’autres modèles du genre, soit plus compacts et plus abordables.

Mais ils devront être plus abordables encore. On y arrive, mais le temps commence à presser.

Caractéristiques
Cylindrée
87 kW
Nb. de cylindres
Moteur électrique
Puissance
117 ch
Couple
162 lb-pi
Consommation de carburant
17,4 kWh (ville) ; 20,9 kWh (autoroute)
Volume de chargement
213 L
Modèle à l'essai
Fiat 500e 2025
Prix de base
39 995 $
Taxe climatiseur
100 $
Frais transport et préparation
2 095 $
Prix tel qu’essayé
42 190 $
Équipement en option
0 $

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Historien de formation, Daniel Rufiange a enseigné cette matière pendant 16 au secondaire avant de se tourner vers la chronique automobile, un métier qui lui permet de combiner ce champ de connaissance avec deux autres passions : l’écriture et l’automobile.