La Subaru Outback est (probablement) la seule voiture dont vous n’aurez jamais besoin

19 févr. 2025  · 8 min de lecture

Résumé
Le marché automobile regorge d'options intéressantes, mais la Subaru Outback joue son rôle de couteau suisse à la perfection.

Quelle est la meilleure voiture actuellement sur le marché ? Quel modèle est le plus fiable, le plus durable ? Qu’est-ce que je devrais m’acheter ? Voilà tant de questions auxquelles un automobiliste se doit de répondre avant de conclure une transaction avec une concession (de voitures neuves ou usagées) ou même un particulier. Et il est véridique de prétendre qu’un achat de véhicule est devenu complexe de nos jours. Il y a tellement de modèles sur le marché, un commentaire qui s’applique aussi au choix de plus en plus vaste de motorisations disponibles.

Ces questions très génériques, on me les pose fréquemment. Et très souvent, je me vois obligé de répondre des affirmations comme « la meilleure voiture est celle qui vous satisfait au quotidien » ou « plusieurs modèles m’ont impressionné cette année ».

Bref, il n’y a plus vraiment de modèles citron sur le marché, et ce, même si notre métier de chroniqueur automobile nous pousse à établir des palmarès pour tenter d’éclairer au possible nos avides lecteurs.

Mais si, pour une raison complètement farfelue, nos instances gouvernementales obligeaient l’honnête citoyen à ne posséder qu’un seul véhicule, la Subaru Outback serait probablement au sommet de ma liste personnelle. Voici pourquoi.

Les pots d’abord

C’est vrai que la génération actuelle du modèle en est déjà à sa sixième année sous cette forme et que le constructeur est réputé pour son conservatisme — l’an prochain, il faut s’attendre à une formule chamboulée (nous y reviendrons plus bas). Ce n’est pas pour rien que le modèle a progressé à une cadence de tortue au fil des décennies. L’évolution lente du modèle est également due à la popularité sans cesse grandissante de cette « Legacy familiale plus robuste ». Quand un modèle se vend bien, il est inutile d’altérer la formule, n’est-ce pas ?

Mais, dans un contexte impossible d’un seul véhicule par automobiliste, le consommateur n’aurait d’autre choix que de se tourner vers un véhicule polyvalent. Alors, pourquoi pas un gros utilitaire ou même une camionnette pleine grandeur alors ? À ce compte, la Subaru Outback se démarque par sa consommation de carburant inférieure (à celles d’une majorité de pickups) et même par son comportement de voiture, un fait d’armes qui rend la conduite de l’Outback plus agréable, surtout lorsqu’il est question d’un voyage en famille.

N’allez pas croire un seul instant que la familiale est aussi agile ou sportive que la berline WRX, mais face à des multisegments plus hauts et moins inspirants, l’Outback ne fait qu’une bouchée de la concurrence « utilitaire » à ce chapitre.

L’Outback affiche un poids de 1 965 kg dans sa livrée la plus dénudée, ce qui explique pourquoi — en partie du moins — la direction est lourde. Avec la motorisation de base, les accélérations n’impressionnent guère; c’est beaucoup mieux avec le moteur turbocompressé. En revanche, dans la neige, cet embonpoint contribue à rester bien planté dans les ornières. Ajoutons à cela que le conducteur d’Outback ne devrait pas aborder un virage aussi rapidement que dans une voiture sport, et ce, malgré la présence de l’excellent rouage intégral à prise constante.

Après trente ans sur nos routes, l’Outback n’a toujours pas d’option hybride, hybride rechargeable ou même purement électrique. Le rarissime Subaru Solterra — qui n’est même pas offert en 2025 — est peut-être électrique, mais il ne s’approche absolument pas du comportement de l’Outback. Le 4-cylindres à plat atmosphérique de 2,5 — litres, malgré les améliorations apportées au fil du temps, n’est plus une jeunesse, tandis que la boîte de vitesses à variation continue, bien que soigneusement calibrée, n’arrive pas à la cheville de l’unité manuelle des deux bolides de la marque (WRX et BRZ). Heureusement, l’option 2,4 — litres turbo ajoute beaucoup de muscle à l’équation.

Les fleurs ensuite

Pour une famille de quatre, l’Outback est merveilleuse. L’espace aux deux rangées est plus que suffisant pour quatre adultes — le cinquième ne sera pas aussi enchanté à cause du tunnel de transmission. Et il y a ce coffre caverneux offrant 923 litres lorsque la banquette est en place ou 2 141 litres lorsque celle-ci est repliée vers l’avant. Les virées à la quincaillerie sont plus faciles avec tout cet espace intérieur.

Et quand le matériel est trop salissant — malgré la présence de ce panneau caoutchouté pour protéger le plancher du coffre —, il y a toujours les longerons sur le toit qui peuvent supporter quelques feuilles de contreplaqué au besoin. Pour les amoureux d’« overlanding », la variante Wilderness propose des longerons plus robustes pour y installer une tente sur le toit.

À l’intérieur, les sièges sont confortables et la présence de baquets chauffants sur l’Outback de niveau Onyx — c’est dommage quand même que les livrées Commodité et Tourisme ne peuvent en profiter — confirme que les stratèges de la marque ont cerné les besoins des conducteurs canadiens.

Comme tous les modèles Subaru, l’Outback se montre également très à l’aise lorsque Dame nature décide de nous envoyer ses plus pénibles tempêtes de neige, le rouage intégral qui a fait ses preuves depuis fort longtemps. Avec de bons pneus d’hiver, même les bancs de neige ne sont pas de taille pour l’Outback.

Avec la motorisation atmosphérique, les performances ne sont pas très impressionnantes, mais pour un véhicule dont la principale fonction est de trimballer la marmaille dans ses multiples activités, l’Outback « fait la job » comme le veut l’expression populaire. En revanche, avec le moteur turbo (de 2,4 — litres), on retrouve un peu du vieux 2,5 — litres turbo qui avait été installé à bord de la première Outback XT en 2007 qui, rappelons-le, pouvait être commandée avec une boîte manuelle à cinq rapports ou une unité automatique à quatre vitesses.

Et n’oublions pas que la capacité de remorquage passe à 3 500 lb avec le « gros » moteur, contre seulement 2 700 lb pour l’Outback à aspiration normale.

Un dernier tour de piste

La populaire familiale sera entièrement renouvelée pour le millésime 2026 et si on se fie aux premières photos-espionnes, l’Outback va une fois de plus se rapprocher du format plus élevé des VUS de taille compacte. La nouvelle version sera assurément plus logeable qu’un Forester, mais la forme allongée d’une familiale sera vraisemblablement diluée avec cette nouvelle direction que compte prendre le constructeur.

Certes, la mode est à l’aventure avec des véhicules de plus en plus carrés, mais la haute direction ne doit surtout pas oublier son public cible, l’un des plus loyal de l’industrie. Et ce n’est pas comme si les ventes étaient en déclin. Subaru a le luxe de compter sur une clientèle qui adore ce format quasi unique dans l’industrie. D’autres « Outback » existent ici et là, mais elles sont toutes résolument plus dispendieuses (Audi A4 Allroad, Volvo V60 Cross Country, etc.) à acquérir et entretenir.

Et ce qui est encore très bien avec l’Outback en 2025, c’est son échelle de prix. Avec l’inflation des dernières années, il est rassurant de voir qu’un modèle plus « ancien » comme l’Outback n’a pas enregistré de hausses de prix vertigineuses. Pour un peu plus de 40 000 $ (avec les taxes et les frais inclus), il est possible de repartir au volant d’une des livrées de base, tandis qu’il faut un peu plus de 50 000 $ pour profiter des versions plus cossues.

C’est cher, nul besoin de le rappeler, néanmoins, je persiste à croire que l’Outback demeure l’une des très bonnes options pour une famille active qui a besoin d’un véhicule capable de bien paraître dans 95 % des situations.

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Ayant étudié en journalisme à l’Université de Montréal, Vincent Aubé a décidé de joindre l’utile à l’agréable en consacrant sa carrière à couvrir tout ce qui a quatre roues et un volant.