Mercedes-Benz EQB 300 2024 : essai routier
Galerie de photos



Pour
Contre
Quelques heures après avoir récupéré cet exemplaire 2024 du Mercedes-Benz EQB 300 4MATIC, Dame nature s’abattait sur la province de Québec avec non pas une, mais deux tempêtes hivernales consécutives. Mais, ce léger détail – qui a pourtant paralysé la métropole québécoise pendant quelques heures au moins après la deuxième bordée – n’a pas stoppé les ardeurs de ce multisegment électrique. Malgré des bancs de neige aux dimensions hors norme et des conditions routières difficiles, cette variante 100 % électrique du GLB à motorisation thermique n’a fait qu’une bouchée de cet authentique essai hivernal à saveur canadienne.
Portrait d’un électrique amusant à conduire en hiver, mais qui ne peut absolument pas être qualifié de parfait. C’est vrai, la perfection n’est pas de ce monde dans l’univers automobile, mais en ce qui concerne l’EQB 300 4MATIC, disons seulement qu’il ne convient pas à n’importe quel électromobiliste.
Design : 6/10
Lors de son introduction sur le marché pour l’année-modèle 2020, le Mercedes-Benz GLB s’est imposé comme une option « carrée » au sein de sa catégorie, le département de design qui a en quelque sorte repris le moule de la Classe G, mais à plus petite échelle. La haute direction avait toutefois d’autres visées avec ce multisegment de taille presque compacte, celles-ci étant électriques. Avec l’EQB, Mercedes-Benz s’immisçait dans un groupe d’utilitaires urbains, mais contrairement à une majorité d’entre eux, le représentant de Stuttgart n’essayait pas de jouer la carte de l’aérodynamisme en forme de goutte d’eau.

On peut toutefois critiquer l’ambiance terne de cette variante de couleur Blanc Polaire avec ses « petites » jantes de 18 pouces. L’autre option est de grimper à 19 pouces, mais cette avenue ajoute près de 800 $ à la facture. Même la devanture autrefois habillée comme un grillage plus traditionnel a été remplacé par ce vaste panneau décoré d’une armée d’étoiles, symbole de la marque allemande. Derrière, l’EQB se distingue par son « monofeu » aux DEL et c’est à peu près tout.
Habitabilité : 8/10
À l’intérieur, la hauteur du multisegment se montre très accueillante, surtout pour les passagers plus grands – ou ceux qui portent un chapeau haut de forme! Qui plus est, cet exemplaire du VUS électrique n’était pas équipé de la troisième banquette optionnelle, ce qui garantissait un coffre de 495 L, cet espace cargo pouvant grimper à 1 710 L lorsque la banquette est entièrement repliée vers l’avant. Il y a aussi quelques espaces sous le plancher du coffre, mais on parle ici de quelques outils tout au plus. Ne cherchez pas d’espace sous le capot avant non plus, car il n’y en a pas. Mais, comme option familiale (pour deux adultes et deux enfants), l’EQB a ce qu’il faut pour remplir son mandat.

Convivialité : 6/10
Même si l’utilitaire est équipé de la plus récente version du système d’infodivertissement MBUX, il y a encore trop de menus et de sous-menus. Il m’a fallu un bon cinq minutes pour trouver à quel endroit se cachait la fonction pour le volant chauffant. Un bon vieux bouton aurait suffi, idem pour les sièges chauffants.
La rapidité et la clarté des graphiques ne sont pas en cause ici, mais plutôt la complexité et le nombre toujours aussi important de fonctions logées à l’intérieur de cet écran tactile rectangulaire. Les concepteurs ont tout de même conservé plusieurs commandes traditionnelles sous l’écran, à la console centrale ou même à gauche de la colonne de direction.
Sécurité : 7/10
Il est quand même étonnant de voir qu’il faille encore débourser pour obtenir des dispositifs de sécurité à bord d’un véhicule appartenant au créneau luxueux, mais bon, l’EQB n’a rien d’une Classe S non plus. L’EQB sort de l’usine avec les phares intelligents adaptatifs, l’assistance au stationnement et le freinage adaptatif. Il y a aussi l’alerte de sortie de voie, la surveillance des angles morts, le freinage d’urgence assisté actif, le dispositif de stabilisation en cas de vent latéral et l’avertissement de sortie du véhicule.
Pour profiter de l’affichage tête haute, du détecteur de panneaux de signalisation et de l’assistance intérieure MBUX, il faut cocher l’ensemble optionnel Technologie d’une valeur de 2 200 $. Dans ce cas-ci, l’assistant de régulation de distance DISTRONIC avait été ajouté à la liste des options, un surplus de 780 $.

Confort : 8/10
C’est peut-être grâce à la présence de ces sabots de 18 pouces ou même aussi par la surabondance de neige sur la route, mais l’EQB 300 s’est avéré très confortable pour un produit situé plus bas dans la gamme du constructeur. Les sièges de la première rangée sont également dignes de mention, tout comme l’espace réservé aux passagers de la deuxième rangée, la banquette pouvant glisser de l’arrière vers l’avant et vice-versa. Le silence qui règne à bord de l’habitacle est peut-être lui aussi responsable de ce confort fort acceptable pour un petit utilitaire.
Agrément de conduite : 8/10
Ces conditions routières inhabituelles ont eu un effet sur le plaisir de conduite qui, avec l’antipatinage désactivé, transforme le petit véhicule en bolide de rallye silencieux. En fait, il a même fallu que je descende du véhicule pour vérifier qu’il y avait l’écusson « 4MATIC » sur le coffre, car le train arrière a tendance à décrocher très facilement lorsque le patinage des pneus est autorisé.
Avec un centre de gravité très bas – comme pour tout véhicule électrique –, l’EQB 300 4MATIC est très maniable dans la neige et le rouage intégral n’est pas étranger à cette manœuvrabilité non plus. La direction est en général légère, mais il est possible de raffermir le tout avec la sélection des modes de conduite, une gracieuseté du bouton « DYNAMIC » à la console centrale. Le mode Sport ajoute aussi une sonorité synthétique lorsque le pied droit en redemande.

Puissance : 6/10
S’il est clair que pour cette conduite hivernale, les 225 chevaux se sont avérés suffisants, ils ne le sont peut-être pas lorsque le bitume est asséché. Un très bref aperçu de cette situation a pu être observé le jour précédent la première bordée de neige. Remarquez, il n’y a rien de grave ici. Mais, pour ceux et celles qui veulent un VÉ puissant à souhait, l’EQB 300 n’est peut-être pas le meilleur choix.
Consommation : 7/10
Selon Ressources naturelles Canada, l’EQB 300 4MATIC est capable de maintenir une moyenne de consommation de 24 kWh/100 km. Pour ma part, j’ai plutôt calculé une moyenne de 27,6 kWh/100 km, mais disons que cet essai n’avait rien de normal. Une semaine plus clémente aurait probablement permis d’abaisser quelque peu cette statistique.
Caractéristiques : 7/10
L’EQB 250+ à deux roues motrices avant est un peu plus économique à l’achat, en plus de pouvoir rouler un peu plus longtemps que son équivalent à quatre roues motrices. Il faut toutefois considérer que le moins onéreux des deux est moins puissant et qu’en hiver, cette motricité réduite pourrait s’avérer problématique pour s’extirper d’un banc de neige. Oui, encore la tempête!

Toutefois, en matière d’équipement de série, la livrée moins cossue n’est pas aussi dépourvue qu’elle le laisse croire. De la préclimatisation de l’habitacle au volant chauffant, en passant par la sellerie chauffante à la première rangée, sans oublier les sièges électriques avec à fonction mémoire, les deux écrans de 10,25 po, les versions sans fil d’Apple CarPlay et d’Android Auto, la recharge par induction d’un appareil intelligent, les multiples ports USB-C, le hayon électrique et bien plus, l’EQB 250+ n’est vraiment pas vilain en ce qui a trait à sa liste d’équipement.
L’échelon supérieur ajoute la navigation, la clé intelligente, l’éclairage d’ambiance à 64 couleurs, le toit ouvrant panoramique et bien plus encore, comme ce rouage intégral et cette aisance en hiver.
Valeur : 7/10
À un PDSF de 64 990 $, l’EQB 300 4MATIC n’est pas exactement la définition d’une aubaine, mais le petit utilitaire a plus d’un tour dans son sac, comme son habitacle très logeable ou son confort général. Et ce supplément de 5 000 $ face à l’EQB 250+ n’est pas si élevé quand on pense à notre climat particulier.
Reste maintenant la question de l’autonomie qui, franchement, déçoit. Avec une distance possible de 330 km dans des conditions optimales, inutile de vous dire que l’ordinateur de bord n’a jamais dépassé le cap des 300 km durant cette semaine d’essai, même lorsque la batterie était à 100 %. À ce tarif, il existe des véhicules électriques capables de rouler bien plus longtemps. Même qu’il y a des modèles issus de marques moins prestigieuses qui en font plus pour moins à l’achat. Un pensez-y-bien? Et comment.

Conclusion
C’est vraiment sur ce point de l’autonomie que l’EQB 300 4MATIC perd plusieurs points. Car, pour le reste, la conduite du VUS est agréable, la qualité d’assemblage est très bonne et la vocation utilitaire de ce format carré. Il y a aussi la complexité de son système de divertissement qui pose problème, mais bon, il ne s’agit pas du seul critère d’achat. Si vos déplacements sont limités et que vous avez besoin d’un véhicule pratique, sans devoir vous procurer une grosse camionnette encombrante, l’EQB 300 4MATIC n’est pas piqué des vers. Mais si votre quotidien vous pousse à accumuler les kilomètres, peut-être serait-il plus sage de viser un modèle doté d’une meilleure autonomie.

