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Mazda est une marque qui croit au raffinement graduel de ses produits, leur faisant suivre des cycles de vie prolongés au lieu de revoir copie dès que le vent change. Vu des ressources plus modestes que celles de ses compatriotes, la firme d’Hiroshima a développé un savoir-faire pour faire bien vieillir ses véhicules bien nés, comme le démontre notre CX-30 d’essai, lui qui en est à sa sixième saison sur le marché très compétitif des multisegments urbains sous-compacts. Cette année le CX-30 de base (GX) bénéficie de la suite complète de sécurité jadis réservée aux GS et GT, laquelle s’accompagne d’une exquise nacelle d’instruments qui semble chipée d’une voiture de luxe, tandis que les versions plus cossues voient leur infodivertissement relevé. Évoluant dans un marché dynamique qui cible une jeune clientèle, le CX-30 « amélioré » est-il toujours aussi dans le coup? Suivez le guide!
Design 8,5 / 10
Y’a pas à dire, Mazda a eu le coup de crayon heureux ces dix dernières années et ses stylistes produisent des carrosseries dont les courbes et l’émotion rappellent l’école italienne. GX, GS et GT sont identiques aux jantes près, question de ne pas retirer inutilement des éléments à ce design des plus abouti, lui qui sait vieillir en beauté et en continuité avec la philosophie de la marque. Il faut regarder les photos pour savourer le souci du détail apporté aux phares et feux arrière, ces derniers s’élançant dans le vide et dotés d’un temporisateur pour mieux savourer le clignotement de l’insertion ambrée. L’habitacle partage une jolie planche de bord capitonnée avec la Mazda3, le décor et le cuir grenat véritable du GT ne rougissant pas à la comparaison avec un produit germanique. Beau petit bonhomme, le CX-30.
Puissance 8 / 10
Le raffinement graduel du modèle a apporté ces dernières années la traction intégrale et le moteur 2,5 litres à titre d’équipement de série pour tous les CX-30. Si la version atmosphérique se défend bien avec ses 191 chevaux, notre GT Turbo livre 250 chevaux et un étonnant 320 lb-pi de couple si abreuvé à l’essence super. Ces statistiques passent respectivement à 227 et 310 avec de l’essence ordinaire, mais sachez que ce n’est qu’à compter de 4 000 tours/min que la super fait une différence. Sous ce régime, vous retrouverez le comportement d’un V6, avec tout ce couple qui déménage le petit CX-30 sans effort. Et même s’il est plus rapide qu’il ne le semble, enfoncer les gaz n’est pas hyper satisfaisant, les rapports de la boîte à six vitesses passant lentement pour la préserver de la poigne du moteur. Nous préférons l’ambiance du moteur de base, mieux assorti à la boîte et de sonorité ludique, et tout de même vif malgré qu’il concède quelques secondes aux chronos. Selon les versions, le CX-30 peut remorquer de 1 500 à 2 000 livres.
Agrément de conduite 8 / 10
Élaboré sur la plateforme de la Mazda3, le CX-30 lui concède quelques millimètres en empattement et, évidemment, possède une garde au sol et un centre de gravité plus élevé que la compacte. Étant passé directement d’une Mazda3 à un CX-30 de mécaniques identiques, on remarque immédiatement des tarages plus conciliants, mieux adaptés au bitume balafré de cette période de dégel, mais néanmoins nettement plus sportifs que ceux des Kona et autres Seltos. Les pneumatiques de taille 215/65R18 des GS et GT cognent moins dur que les trop minces séries 45 de la berline, et on se retrouve ici au volant du multisegment urbain le plus amusant à conduite depuis la disparition du Kona N. Le joli volant au tout petit moyeu offre une prise idéale et contrôle une direction précise à souhait, tandis que la pédale de frein demande moins d’effort que celle de la Mazda3. Avec tout le couple du moteur turbo, le raffinement de l’habitacle et ce coup de volant, on cherche presque l’écusson Audi.
Convivialité 8 / 10
Comme toujours chez Mazda, on retrouve dans le CX-30 cet écran allongé et loin perché, bien placé dans le champ de vision et suivant le balayage naturel du regard sur la route. En y naviguant avec la molette de la console centrale, vous avez ici l’infodivertissement le moins distrayant de l’industrie, quoique, si vous insistez, il devient tactile sous Apple Car Play ou Android Auto. Climatisation et objets chauffants s’activent avec boutons analogiques et molettes rotatives, le plus naturellement du monde. Plusieurs modèles offrent également les rétroviseurs qui s’abaissent automatiquement en marche arrière, et notre GT Turbo active aussi de lui-même les caméras de périphérie, en plus de se verrouiller tout seul une fois garé. Comme ses cousins de salle de montre, le CX-30 reste l’un des véhicules les plus conviviaux sur le marché.
Sécurité 9,5 / 10
Pour 2025, la livrée GX de base gagne la suite d’aides à la conduite jadis réservée aux livrées GS et GT. Tous les CX-30 offrent donc la surveillance active des angles morts, l’alerte de circulation transversale arrière, le régulateur de vitesse intelligent avec radar de proximité et fonction arrêt/départ dans la circulation dense, l’aide au freinage, le suivi de voie et l’alerte d’attention du conducteur. Notons une performance moyenne de la direction pilotée, un gadget qui se fait rare chez Mazda et qu’on fait tôt de désactiver, le véhicule jouant à Pong entre les lignes de marquage (et c’est idem chez la Mazda3!) Si le pire devait arriver, sachez que le CX-30 2025 se mérite une palme « Top Safety Pick + » de l’IIHS pour ses bons résultats dans leurs essais de collision, et cinq étoiles pour ceux de la NHTSA.
Caractéristiques 8,5 / 10
Les habitués de Mazda se désoleront de l’abandon de la préinstallation de la navigation dans les GX et GS, mais vu la popularité de la projection d’appareils intelligents (sans fil dans les GS avec groupe luxe et GT), les autres ne le remarqueront même pas. La fameuse prise 12V a aussi été retirée des équipements embarqués. Ces derniers demeurent tout de même complets, avec sièges chauffants, chaîne audio à huit haut-parleurs, écran 8,8 po, cache-bagages, jantes en alliage de 16 po, éclairage à DEL et suite d’aides à la conduite avancée dès l’entrée de gamme GX. Le GS ajoute volant chauffant, climatisation automatique bizone, rehaussement audio avec écran de 10,25 po, préparation pour navigation et jantes de 18 po. Le groupe luxe optionnel embarque similicuir, un siège conducteur à mémoires et le toit ouvrant. Le GT gagne une excellente chaîne audio Bose à 12 haut-parleurs, la navigation en temps réel, Alexa, l’affichage tête haute, les caméras de périphérie et le cuir véritable. En sommet de gamme, l’édition Suna propose des coloris exclusifs sur la base du GT Turbo. Il ne manque au CX-30 que des réglages supplémentaires pour le siège passager avant – avec ça, on serait comblé.
Habitabilité 5,5 / 10
On dit qu’il faut parfois souffrir pour bien paraître, et le mignon CX-30 donne foi au dicton par son habitacle nettement plus exigu que ceux de la concurrence. Les places avant restent confortables, à défaut d’être très dégagées, mais la banquette arrière souffre de l’empattement réduit et de la ligne de toit. Le CX-30 est si court qu’il faut généralement avancer les baquets afin de rabattre les dossiers de la banquette, et comme mes 1,80m entrent tout juste derrière mes réglages avant, on vous conseille de tester in situ tout ajout requis de siège d’appoint avant de signer un contrat. Le coffre reste aussi sous la moyenne en volume, mais son « tapissage » latéral saura résister aux éraflures qui affligeront moult concurrents – une astuce que l’on retrouve chez des Allemandes vendues à fort prix. Couples ou solos y trouveront chaussure à leur pied, n’ayant pas à traîner un volume qu’ils n’utiliseront pas.
Confort 8 / 10
Une fois lancé, le CX-30 GT Turbo démontre que le « standing » de sa finition se poursuit dans son exécution. Mieux insonorisé que la Mazda3 équivalente essayée la semaine précédente, le CX-30 isole mieux son habitacle des bruits de roulement typiques des pneumatiques d’hiver Michelin montés sur le véhicule d’essai, tandis que la mécanique se fait plus discrète en ville. Sur autoroute, la boîte à six rapports limite le régime moteur à 1 800 tours/min à 100 km/h, et environ 2 200 à 119 km/h, réduisant la fatigue sonore. Même Éole apprécie les belles lignes de la carrosserie, limitant toute intrusion liée à l’écoulement de l’air. Les baquets de cuir souple de la livrée GT Turbo s’avèrent d’excellent support sur de longs trajets, et les suspensions sont savamment calibrées pour offrir un confort louable sur l’horrible bitume urbain de la saison du dégel, tout en demeurant ludiques au besoin.
Économie de carburant 6,5 / 10
Comme à son habitude, le 2,5 litres turbo nous a livré non seulement les prestations d’un six cylindres, mais aussi son appétit pour les hydrocarbures. Face à notre essai de l’an dernier, le bilan s’est amélioré grâce à une météo plus clémente et à davantage de déplacements dans les heures creuses de la métropole, nous livrant une moyenne de 9,9 L/100 km. Depuis la disparition du 2,0 litres, même en version atmosphérique il sera difficile de garder un CX-30 sous les 10 L/100 km en ville, le prix à payer pour son raffinement et sa conduite relevée. Reste que la concurrence non hybride, souvent moins sportive, s’inscrit à la même adresse pour les consommations observées, les cotes RNCan « Ville » étant parfois optimistes.
Valeur 7,5 / 10
Avec son contenu rehaussé pour 2025, le GX est de loin la meilleure affaire de la gamme CX-30 avec son tarif de 28 950 $ avant frais. Le GS demande d’allonger 3 000 $ de plus, et en lui ajoutant le groupe luxe, l’addition s’élève à 34 050 $. Le rehaussement de la finition GT nous amène à 37 850 $, le choix du moteur turbo commandant 2 400 $ additionnels. À 41 000 $ avant frais, l’Édition Suna facture 1 050 $ ses coloris exclusifs. Le CX-30 n’est pas le seul utilitaire sous-compact à franchir la barre des 40 000 $, jadis le seuil de la taxe de véhicule de luxe au Québec. Les Crosstrek (29 495 $ - 38 495 $), Corolla Cross (27 920 $ - 37 605 $) s’en rapproche, tandis que le Jeep Compass dépasse même les 50 000 $ avec options. On retient qu’un GLA de chez Mercedes vise la même clientèle qu’un CX-30 tout garni, mais s’offre à compter de 51 500 $, avant options...
Conclusion
Joli, solide et bien construit, le CX-30 est un peu le vin de garde de la catégorie des utilitaires urbains, une valeur sûre dans un segment qui se réinvente sans cesse pour aguicher les nouveaux acheteurs. Avec sa mécanique de base à la fois frugale et vive, une traction intégrale de série pas piquée des vers et l’équipement de base revu et corrigé, le GX remporte la palme de la cuvée 2025. Oh ce n’est pas que nous n’avons pas apprécié la puissance et le luxe de notre GT Turbo, c’est seulement que le GX est tout aussi beau et possède les mêmes gènes de ce modèle bien né, et ce, à un budget très raisonnable.