Résumé
Un bébé déjà adulte.
Critique détaillée

Le Vistiq est le quatrième VUS électrique que lance Cadillac, la marque de luxe de General Motors. Il y a au préalable eu le Lyriq, puis l’Optiq, suivi de l’Escalade IQ.

La compagnie fait référence au Vistiq comme du bébé Escalade, sans blague. Après avoir découvert le modèle, on peut vous affirmer que le bébé est déjà adulte. Fort de son expérience avec ses autres produits électriques, Cadillac accouche ici d’un produit mature, sérieux et prêt à prendre d’assaut un segment encore frais à travers l’industrie, celui des VUS électriques de luxe à trois rangées.

Nous étions dans la région de Détroit la semaine dernière pour essayer ce modèle. Voici ce que l’on a pu découvrir sur place.

Un gros bébé

Le Vistiq est massif. Il vient prendre la place du XT6 qui n’aura été que de passage. Il est plus long, plus large et plus haut, en plus de reposer sur un empattement plus long.

Un bébé Escalade, d’accord, mais un bébé plutôt gros… et lourd, à 6 326 livres.

Les traits de famille sont indéniables, toutefois, car la génétique automobile est ce qu’elle est. La signature est donc facilement reconnaissable, avec la calandre éclairée, les phares et feux disposés à la verticale, du grand Cadillac. Et, il faut se le dire, c’est réussi.

Au menu, on trouve quatre variantes, soit Sport, Luxury, Premium Luxury et Platinum. Esthétiquement, les distinctions visuelles sont subtiles, mais présentes. Les roues vendent rapidement la mèche; 21 pouces avec les deux premières livrées, 22 avec les deux dernières, qui peuvent recevoir des jantes de 23 pouces.

Huit coloris sont possibles, selon les versions, dont cinq qui sont situés entre le noir et le blanc.

Un cocon accueillant

Parlant de coloris, quatre autres sont possibles à bord pour les sièges, mais quantité d’accents sont proposés à travers la gamme, que ce soit la fibre de carbone, des boiseries, l’alu, etc. Tous les mariages ne sont pas possibles, mais l’acheteur a suffisamment de choix devant lui pour se sustenter.

Ce qui se laisse remarquer et apprécier, c’est la qualité des matériaux. Côté présentation, si vous êtes familiers avec les autres produits électriques de General Motors, vous allez trouver qu’on manque d’originalité. L’écran au tableau de bord, qui fait 33 pouces, est dominant. Si vous êtes nouveaux à la compagnie, vos yeux vont apprécier le design. C’est joli et bien fait.

Le bémol, c’est que l’affichage de certaines informations à l’écran est obstrué par le volant lui-même. C’est heureusement configurable. Vous pourrez donc disposer ce que vous voulez voir à l’écran où cela vous semble.

Pour ce qui est de l’équipement, ça varie un tantinet entre les variantes au menu. Avec les deux premières déclinaisons, Sport et Luxury, on profite notamment de sièges avant chauffants et ventilés, d’une fonction de massage, de places chauffantes à la deuxième rangée, d’un système de climatisation à cinq zones, d’une chaîne audio AKG à 23 haut-parleurs avec technologie Dolby Atmos, d’un toit ouvrant à deux sections (une troisième est fixe à l’arrière), d’un éclairage d’ambiance à 126 couleurs, ainsi que de deux pavés de recharge pour téléphones intelligents.

Avec les versions Premium Luxury et Platinum, on compte sur une suspension pneumatique, sur des roues arrière directionnelles, sur la navigation à réalité augmentée, sur un système de vision nocturne, ainsi que sur des freins Brembo (Platinum).

L’espace

Outre l’ostentation que l’on retrouve à bord, le modèle a quand même un côté utilitaire à offrir. Avec 431 litres de volume pour le coffre, 1218 derrière la deuxième rangée et 2272 derrière la première, il a tout pour répondre aux besoins de ceux à la recherche d’espace. Bien sûr, la configuration à trois rangées demeure une carte de visite importante, mais considérant la clientèle visée, on devine que le cuir de la dernière ne s’usera pas de sitôt.

Le confort est optimal aux deux premières, vous l’aurez deviné. En fait, rarement a-t-on davantage envie de s’installer à la deuxième rangée d’un modèle, mais à bord d’un Vistiq, disons que la perspective est séduisante, surtout dans le cadre d’un voyage de golf à l’autre bout du monde, par exemple.

 

Ah… la technologie

Il est aujourd’hui impossible de décrire un modèle sans qu’un volet sur la technologie embarquée soit inclus. Il faut même se limiter, car nous pourrions y passer la journée.

Deux choses ont retenu notre attention avec ce Vistiq. Dans un premier temps, les ajouts apportés au système de conduite semi-autonome Super Cruise. On sait que ce dernier ne cesse de profiter de mises à jour, qui font entre autres croître le nombre de kilomètres de routes et d’autoroutes où le système peut être activé au Canada et aux États-Unis. On en sera à deux millions de kilomètres à la fin de 2025.

La nouveauté qui a retenu notre attention, c’est qu’en lien avec le système de navigation intégré, Super Cruise va vous placer dans la bonne voie à l’approche d’une sortie, de façon entièrement automatique. Si vous êtes distrait, votre véhicule va vous positionner de façon à éviter des manœuvres dangereuses de dernière minute. Aussi, le système peut ajuster sa vitesse à celle des panneaux indicateurs, avec une nuance. Par exemple, si vous réglez votre vitesse à 10 km/h de plus que ce qui est permis, par exemple dans une zone de 80 km/h, le régulateur de vitesse va conserver la différence de 10 km/h si vous passez dans une zone à 90 ou à 100 km/h.

L’autre truc, il concerne la navigation intégrée, qui profite désormais de la réalité augmentée, qui place des informations plus hautes au parebrise, directement « sur la route » devant nos yeux.

Motorisations, batterie, conduite et autonomie

Nous sommes en terrain connu alors que le Vistiq propose les organes du Lyriq, essentiellement. Cela signifie une batterie de 102 kWh, la présence de deux moteurs électriques, le tout pour une puissance réglée ici à 615 chevaux et 650 livres-pieds de couple (identique à celle du Chevrolet Blazer EV SS).

Ça se traduit bien sûr par des accélérations fulgurantes, malgré la masse imposante qu’il faut déplacer. Avec l’activation du mode Velocity Max, le monstre ne met que 3,7 secondes pour atteindre les 97 km/h. C’est assez pour brasser les organes, ainsi que le déjeuner, le dîner et le souper de la veille.

Quant à l’autonomie, Cadillac promet un maximum de 483 kilomètres. Ce sera à confirmer avec des essais plus prolongés.

Pour les sensations de conduite, bonne ou mauvaise nouvelle, selon la perspective, c’est sans histoire. On n’est surtout pas déçu derrière le volant. Le Vistiq livre exactement ce que Cadillac promet à sa clientèle cible, soit du grand confort, de la puissance, un cocon bien insonorisé, etc. Bref, une expérience feutrée, en lien avec la facture exigée pour le produit. On oublie les sensations sportives, mais ce n’est pas ce que recherche l’acheteur type.

Ce qu’on savoure surtout, c’est la douceur… et la chaîne audio. Ah, tiens, et les massages aussi. Ça vous donne une idée.

Conclusion

Cadillac avait fait bonne impression avec son premier VUS électrique, le Lyriq. Elle a récidivé de belle façon avec les Optiq et Escalade IQ, si bien qu’on n’est pas trop étonné de la qualité qu’on nous propose ici.

À 92 999 $ en configuration Sport ou Luxury, puis à 110 799 $ et 117 499 $, respectivement, pour les variantes Premium Luxury et Platinum, on ne s’attendait à rien de moins.

Reste à savoir quelle sera la réaction des consommateurs. Se contenteront-ils du Lyriq pour 20 000 $ à 30 000 $ de moins, ou se tourneront-ils vers l’Escalade IQ, tant qu’à y être, comme le dit l’expression ?

Le produit est convaincant ; au marketing et à la mise en marché à l’être tout autant.

Rencontrez l'auteur

Historien de formation, Daniel Rufiange a enseigné cette matière pendant 16 au secondaire avant de se tourner vers la chronique automobile, un métier qui lui permet de combiner ce champ de connaissance avec deux autres passions : l’écriture et l’automobile.