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Le constructeur d’Ingolstadt a tardé quelque peu avant de s’immiscer dans l’aventure électrique, mais en 2025, on peut affirmer sans se tromper que les quatre anneaux compte sur quelques options de plus en plus intéressantes. Le multisegment Q6 e-tron appartient à ce groupe de nouveautés qui regarni les rangs de la marque allemande. Avec une autonomie maximale de 513 km pour la variante la mieux outillée pour rouler longtemps, le Q6 fait beaucoup mieux que le Q8 e-tron, le premier multisegment d’Audi dont le cycle tire à sa fin.
Cette fois, c’est au volant d’une livrée SQ6 e-tron que nous avons pu apprivoiser le plus récent utilitaire électrique de taille intermédiaire de la marque. Rappelons que le nouveau venu repose sur la même architecture que l’Audi A6 e-tron et le Porsche Macan électrique, deux produits électriques « théoriquement » plus accessibles financièrement, si on exclut le compact Audi Q4 e-tron de l’équation. Voyons voir si le SQ6 e-tron en fait assez pour convaincre.
Design 7,5 / 10




Dès le premier coup d’œil, le dernier-né des VUS électriques Audi s’identifie très clairement à la philosophie plutôt réservée des modèles du constructeur. On reconnaît ce faux grillage à l’avant, scindé entre deux feux de jour aux DEL amincis et les véritables phares installés plus bas à l’intérieur de ce panneau noir qui fait office de bouclier. Avec ses ailes bombées – surtout à l’arrière – et ces bas de caisse un peu plus expressifs, le SQ6 e-tron réussit tout de même à attirer l’œil des curieux.
D’ailleurs, les jantes optionnelles de 21 pouces remplissent merveilleusement ces arches de roues. Derrière, la présence de ce monofeu de position – aux DEL bien entendu – constitue le seul élément contrastant, à part peut-être ce petit essuie-glace logé en plein centre de la lunette arrière. Les plus curieux d’entre-nous auront peut-être remarqué la présence de poignées traditionnelles à l’extérieur, un trait que le véhicule partage d’ailleurs avec le cousin Macan électrique.
Sécurité : 8 / 10
Que ce soit du côté européen (Euro NCAP avec 5 étoiles) ou du côté américain (l’IIHS a accordé la mention Top Safety Pick+, tandis que la NHTSA a donné cinq étoiles), le Q6 e-tron fait très bien aux essais de collision.
Et c’est la même histoire en ce qui concerne son arsenal de sécurité qui, dans ce cas-ci, est assez complet. Parmi eux, on compte sur le régulateur de vitesse adaptatif, l’aide à la conduite adaptative, la détection des mains sur la volant, l’assistance d’évitement de collision avec assistance en virage avant, la reconnaissance des panneaux de signalisation, l’Audi pre sense avant et arrière, les alertes de circulation transversale avant et arrière, l’Audi side assist, l’avertissement de sortie, les capteurs d’aide au stationnement, la détection de la présence des enfants et l’affichage tête haute avec réalité augmentée, pour ne nommer que ceux-là. Au Canada, tous ces dispositifs sont inclus sur la version moins habillée du SQ6 e-tron, soit la Progressiv. Notre livrée Technik est plus onéreuse, mais profite de quelques extras.
Habitabilité 8 / 10




Le SQ6 e-tron occupe l’espace entre le Q8 e-tron – qui s’en va à la retraite bientôt – et le Q4 e-tron. Ses dimensions sont donc celles d’un utilitaire intermédiaire. L’espace dans le coffre, qui est de 855 litres avec banquette arrière en place ou 1 705 litres lorsque celle-ci est repliée, s’avère adéquat pour rivaliser avec les autres ténors du segment.
Quant à l’espace réservé aux cinq passagers, il est également dans la bonne moyenne de son groupe, surtout à l’avant où cette console centrale pas trop encombrante ne vient pas nuire aux occupants.
Convivialité 8 / 10
Ici, tout est une question d’adaptation. On apprécie la simplicité des commandes quotidiennes comme le bouton-démarreur ou la molette pour le volume de la chaîne audio, ou même ce très petit carré qui remplace le bon vieux levier de la boîte de vitesses, mais il y a aussi tout ce penchant tactile à bord du VUS électrique. Oublions pour un instant ce troisième écran réservé au passager de droite, qui est certes un avantage pour faciliter la vie de votre co-pilote, mais encore plus une curiosité qu’un équipement essentiel.
En revanche, le double écran incurvé reliant le centre de la planche de bord jusqu’au pilier A de gauche se montre très réactif et clair au possible. L’ennui, c’est qu’à l’instar de quelques autres systèmes infodivertissement, celui de ce multisegment intermédiaire regorge d’applications qui demande un temps pour s’acclimater. Qui plus est, les commandes de la climatisation sont également regroupées à la base de cet écran tactile principal. Et ce n’est pas tout, car sur la portière du conducteur, un autre panneau haptique regroupe plusieurs fonctions au sein d’un petit rectangle. Heureusement, l’ouverture des fenêtres, installée plus près du coude de gauche, demeure traditionnelle dans son approche.
Confort 9 / 10




D’ordinaire, les véhicules tatoués du « S » chez Audi sont assez fermes en matière de tenue de route. L’avantage est facile à observer dans les virages abordés avec beaucoup de vélocité, le SQ6 qui ne flanche pas lorsque les réglages appropriés sont sélectionnés… et que le conducteur respecte les lois de la physique évidemment.
Mais, comme tout utilitaire de luxe qui se respecte, la présence d’une suspension pneumatique adaptative autorise des modes de conduite plus cléments, surtout au Québec où le bitume usé cause très souvent des maux de têtes aux automobilistes. La sellerie est également plus dure que molle, mais grâce à un bon support aux deux rangées, les passagers – petits et grands – ne devraient pas être trop fatigués une fois à destination.
Puissance 9 / 10
Parce que la perfection n’existe pas dans l’automobile, nous attribuons la note de neuf sur 10 au SQ6 pour la puissance de son groupe motopropulseur. Avec 509 chevaux (ou 483 ch sans le mode Boost), le SQ6 e-tron n’a vraiment rien d’une tortue. En fait, ce dernier s’aligne avec ce que le Macan 4S électrique propose comme motorisation. Avec un temps d’accélération estimé à 4,3 secondes pour abattre le 0-100 km/h, l’Audi SQ6 e-tron 2025 est plus lent que son équivalent Porsche, mais on parle de deux dixièmes de secondes ici.
Et juste pour ajouter l’injure à l’insulte, le SQ6 e-tron démontre tout le potentiel de sa cavalerie lors des départs arrêtés qui font même survirer les pneus un tantinet, lorsque la chaussée est poussiéreuse. Les passagers plus jeunes semblent avoir appréciés.
Agrément de conduite 9 / 10

L’électrification de l’automobile s’accélère – malgré l’intérêt en perte de vitesse depuis quelques mois – et avec celle-ci, l’agrément de conduite de ces options électrifiées. Au volant du SQ6 e-tron, il y a non seulement une sonorité artificielle (qui peut être désactivée), mais également un châssis hyper rigide qui rassure celui ou celle qui tient le volant. Et puis, il y a ce volant ergonomique à la forme carrée, relié aux roues directrices avant qui assure une direction très précise. Le mode Dynamic est particulièrement impressionnant avec ses réactions de voiture sport.
La conduite à une pédale est également digne de mention, elle qui est bien dosée pour les ralentissements urbains. On peut aussi faire confiance au mode Automatique qui se fie aux données de navigation en vigueur pour s’ajuster au type de conduite prônée.
Néanmoins, l’Audi SQ6 e-tron n’échappe pas à la réalité des VÉ de 2025 : il est pesant. Avec un poids de près de deux tonnes et demie, le puissant utilitaire électrique allemand a du mal à cacher son embonpoint, malgré tout ce qu’il a dans le ventre.
Consommation 7 / 10
L’envers de la médaille, c’est que cette injection de performance entraîne des répercussions sur la consommation d’électrons. L’ÉnerGuide canadien estime que la variante S enregistre une moyenne de 23,5 kWh par tranche de 100 km. Sur l’autoroute, celle-ci grimpe à 25,6 kWh/100 km, et comme la plus grande partie de cet essai routier s’est déroulée sur la voie rapide, le résultat affiché par l’ordinateur de bord après quelques jours à son volant n’a rien d’étonnant. En effet, un abus du mode de conduite Dynamic et quelques accélérations à l’emporte-pièce ont nuit au résultat final de 26,5 kWh/100 km.
On doit aussi mentionner que l’autonomie possible à bord du SQ6 e-tron n’est pas aussi impressionnante que celle de ses rivaux. La distance de 443 km est tout de même mieux que celle du vieillissant Q8 e-tron, mais il y a encore du travail à faire pour jumeler performance et distance.
Équipement 9 / 10




À ce petit jeu, Audi joue la carte de l’équipement très complet dès le niveau Progressiv avec une batterie d’une capacité de 100 kWh, des jantes 20 pouces, une suspension pneumatique adaptative, des étriers de frein rouges, une vitesse de recharge possible de 270 kW, un capteur optique pour la pluie, des longerons de toit, un hayon électrique, des lave-phares, des feux de route adaptatifs, un volant chauffant, des sièges chauffants aux deux rangées, du cuir Nappa sur les sièges, la climatisation à trois zones, une colonne de direction à réglage électrique, un coffre avant, la recharge par induction pour téléphone intelligent, un toit ouvrant panoramique, le préconditionnement de la batterie, un ouvre-porte de garage, un écran d’information de 11,9 pouces et un écran d’infodivertissement de 14,5 pouces, une chaîne audio B&O de 705 W et une batterie de système de sécurité.
L’échelon Technik ajoute quant à lui quelques luxes comme de la vitre acoustique, l’affichage passager de 10,9 pouces et une chaîne audio B&0 à 20 haut-parleurs d’une puissance de 830 W avec haut-parleurs intégrés dans les appuie-tête particulièrement efficaces.
Valeur 8 / 10
À un PDSF au-delà des 100 000 $, l’Audi SQ6 e-tron 2025 intéresse une clientèle en moyens, mais avec l’inflation des dernières années, ce cap psychologique est presque devenu banal en 2025. Reste malgré tout que peu de gens peuvent s’offrir un tel véhicule pour le quotidien. La bonne nouvelle, c’est que les rivaux de la catégorie affichent tous un PDSF semblable. L’autonomie n’est pas sa plus grande force, mais avec un agrément de conduite supérieur à la moyenne, le cousin moins onéreux du Porsche Macan électrique pourrait bien être l’une des belles surprises de l’année dans ce créneau bien précis.
Conclusion

Il est difficile de plaire à tout le monde, que ce soit dans l’automobile ou ailleurs. Audi l’a compris et s’est concentré sur ses forces, soit celles liées au plaisir de conduite. Les consommateurs qui privilégient une autonomie plus grande pourront se rabattre sur le Q6 e-tron « tout court ». Moins puissant et moins dynamique, ce dernier est tout de même coulé dans le même moule.
Et puis, il faut l’avouer, le VUS intermédiaire électrique se fond dans l’océan de véhicules hauts sur pattes. À bonne distance, il est impossible de savoir s’il s’agit d’un modèle électrique ou thermique, le Q6 qui s’intègre parfaitement à la gamme d’utilitaires Audi. Ainsi, le constructeur ne veut pas trop effrayer sa clientèle avec des designs propres aux variantes électriques.