Résumé
La Hyundai Elantra N TCR s’adresse clairement à un public de puristes qui fréquentent souvent les circuits fermés. On l’a essayé et le résultat est plus qu’intéressant.

La division N de Hyundai fête ses 10 ans cette année. Symbole de la performance à l’état pur, elle nous a donné plusieurs modèles intéressants et nous propose aujourd’hui une petite famille de produits qui ne sont pas piqués des vers. 

Il y a l’Elantra N, bien sûr, ainsi que l’Ioniq 5 N, et bientôt l’Ioniq 6 N du côté tout électrique.

Et maintenant, l’Elantra N TCR (Touring Car Racing) qui s’inspire des voitures de course de la série IMSA (International Motor Sports Association), là où Hyundai connait beaucoup de succès. 

Et pourquoi cette nouvelle variante ? Parce que la clientèle l’a demandé, en fait. Hyundai a écouté les propriétaires d’Elantra N et leur offre essentiellement ce qu’ils souhaitaient pour leurs virées en piste. 

Car oui, cette voiture est davantage une bête de piste qu’une berline à tout faire pour le quotidien. Pour ça, il y a la version régulière de l’Elantra, voire l’Elantra N. 

Nous avons eu l’occasion de la mettre à l’essai cette semaine lors d’un événement organisé par Hyundai Canada au Canadian Tire Motorsport Park (CTMP), le circuit qui est connu sous le nom de Mosport. Voici donc en quoi consiste cette version TCR de l’Elantra N. 

Un design impossible à manquer

Si l’Elantra N joue un peu la carte de la discrétion pour cacher ses qualités de sportive racée, ce n’est pas le cas de cette version TCR qui sera impossible à manquer sur la route. C’est principalement en raison de l’aileron arrière. Fait de fibre de carbone, il a la qualité d’être ajustable afin que le pilote puisse régler ses angles pour d’obtenir la force d’appui qu’il désire. 

Le deuxième indice concernant cette variante, il se trouve avec les jantes, complètement différentes de celles de la variante N. Les unités de 19 pouces, forgées, adoptent un design qui permet la greffe de freins N Performance. Ils sont composés d’un disque double (pour la ventilation/refroidissement) et d’étriers à quatre pistons. À l’arrière, on a conservé la quincaillerie de la variante N.

Les plus observateurs remarqueront également la présence de pneus différents. Cette version TCR troque les Michelin Pilot Sport 4S de la version N pour des Michelin Pilot Sport Cup 2, ce qui fait toute une différence ; on y revient.

Autrement, un logo TCR Edition sur le coffre, ainsi que des mentions ici et là complètent les changements esthétiques dont profite cette livrée. L’Elantra N TCR peut arborer quatre coloris, soit le noir, le blanc, le gris ou le bleu facilement reconnaissable de la division N. L’acheteur peut même opter pour le décalque que vous pouvez voir sur nos photos… à condition de ne pas craindre les regards des curieux. 

La même mécanique

Sous le capot, certains amateurs auraient peut-être aimé de petits changements, mais ce n’est pas le cas. La nouvelle proposition profite du même 4-cylindres turbo de 2,0 litres de la version N, un bloc qui délivre une puissance de 276 chevaux et un couple de 289 livres-pieds de couple. Notez qu’avec la boîte automatique à huit vitesses, plutôt qu’avec la manuelle à six rapports, il est possible de faire grimper la puissance à 286 forces à l’activation du mode de conduite N Grin Shift.

Des réglages de conduite variée sont à notre disposition pour ajuster le châssis, ainsi que la réaction de différents organes de la voiture, le tout dans le but de se doter d’une machine qui répond à nos préférences lorsqu’on pousse la note en piste. 

Le même intérieur

Sans surprise, il n’y a pas de changements majeurs à l’intérieur. Cependant, quelques touches agréables ont été apportées, y compris une finition en Alcantara sur le volant (qui porte une bande à midi), le sélecteur de rapports et l’accoudoir central. Des tapis identifiés au modèle et agrémentés de surpiqûres sont aussi présents, tout comme des ceintures de sécurité avant arborant le bleu de la division N. 

Autrement, le cocon de cette déclinaison TCR profite du bon travail qui avait été fait avec la variante N, soit la présence de sièges moulants très confortables, d’une instrumentation facile à consulter, et surtout, configurable à souhait, ce qui nous permet de retrouver devant nos yeux d’importantes informations reliées à la conduite sur piste, notamment la température des pneumatiques. 

Au volant

C’est bien beau l’esthétique et les petits détails ajoutés à bord, mais celui ou celle qui va s’intéresser à cette variante veut savoir ce que ça donne sur la piste. 

D’abord, il est important de rappeler un fait, soit que la variante N est le résultat du travail d’Albert Biermann, un ingénieur que Hyundai a arraché à BMW après que ce dernier ait passé un peu plus de 30 ans au sein de la firme allemande. C’est lui qui supervisait le travail sur les modèles M, dont la M5 d’ancienne génération, une véritable machine de guerre.

Ainsi, lorsqu’on prend le volant d’une Elantra N, c’est de l’expertise de cet homme dont on profite. 

Avec la variante TCR, on ne fait qu’en ajouter avec des pneus beaucoup plus performants et adaptés aux séances sur circuit, et aussi des freins plus mordants qui offrent encore plus de stabilité. 

Le résultat est que lorsqu’on compare le comportement des deux modèles en piste, c’est pratiquement le jour et la nuit. La version N est déjà extraordinaire, elle dont le comportement est solide, mais aussi prévisible. Avec la version TCR, on pousse la note encore plus haut avec une adhérence qui est tout simplement remarquable et une puissance de freinage qui nous permet de repousser nos limites à chaque virage. En fait, c’est un tout. La combinaison des deux améliorations apportées (freinage et adhérence) fait qu’on peut attaquer avec plus de confiance et d’assurance tous les défis que peut présenter un circuit, et ainsi réaliser de meilleurs temps à chaque passage. 

Là où les pneus de la variante N glissent et chantent un peu, ceux de la livrée TCR sortent les griffes et nous gardent dans la trajectoire souhaitée. Là où il faut commencer à freiner avec un modèle N, on lève à peine le pied de l’accélérateur pour se préparer à freiner aux commandes d’une version TCR. Des subtilités qui font toute la différence lorsqu’on accumule les tours en piste. 

La variante N est impressionnante, mais au moment où elle commence à s’essouffler, la TCR commence à se réchauffer. 

Vraiment, Hyundai accouche ici d’un modèle qui va plaire aux amateurs. 

Un public ciblé

Attention, toutefois, car malgré un niveau de performance plus qu’intéressant, cette Elantra N TCR n’est pas pour tout le monde. Il faut d’abord aimer le style du modèle, ce qui n’est pas gagné de l’avance avec cette génération de l’Elantra. Il faut également ne pas craindre d’être épié, y compris par la police, avec cet aileron plus que visible à l’arrière. 

Mais surtout, il faut comprendre la mission de ce bolide. On vous parlait des pneus plus haut. Il faut comprendre que les Michelin Pilot Sport Cup 2 sont composés d’une gomme hyper performante sur pavé sec et chaud. À l’inverse, par temps froid, l’adhérence en prend pour son rhume. De plus, ils ne sont pas adaptés à la pluie, avec une bande de roulement qui se rapproche davantage du pneu lisse que du pneu conventionnel.

Bref, il faut prévoir un autre jeu plus conventionnel pour la route si vous comptez utiliser le modèle en tout temps. 

La bonne nouvelle, c’est que l’acheteur est en terrain connu ici. Il sait ce qu’il acquiert avec cette variante, qui sera proposée à raison de 100 à 200 exemplaires au Canada, selon les estimations de Hyundai au moment d’écrire ces lignes.

Sa commercialisation n’a pas encore été confirmée au sud de notre frontière. 

La Hyundai Elantra N TCR est proposée à 47 599 $ avec la boîte de vitesse manuelle, ou à 49 199 $ avec la transmission automatique. Les gens intéressés par une version doivent en faire part à leur concessionnaire. L’arrivée des premières versions est prévue pour la fin de 2025 ou le début de 2026. 

Rencontrez l'auteur

Historien de formation, Daniel Rufiange a enseigné cette matière pendant 16 au secondaire avant de se tourner vers la chronique automobile, un métier qui lui permet de combiner ce champ de connaissance avec deux autres passions : l’écriture et l’automobile.