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Le Subaru Forester appartient à cette catégorie de véhicules qu’on oublie trop souvent. L’utilitaire compact nippon fait partie des meubles, comme on dit au Québec. Le VUS est reconnu pour sa fiabilité, sa sécurité, son caractère pratique et même sa conduite très proche de celle d’une voiture.
Mais en 2025, le Forester franchit une nouvelle étape en passant à l’hybride, le modèle qui est reconnaissable grâce à ses écussons collés sur les portières avant et sur le coffre. Subaru entre donc dans l’arène électrifiée des VUS compacts, un groupe qui ne cesse de croître depuis quelques années. Le ralentissement du virage 100 % électrique est assurément un facteur ici, quoique le développement du Forester a certainement débuté bien avant l’arrivée de cette tendance.
Design 7 / 10




Les concepteurs n’ont pas cherché à changer la donne avec cette nouvelle variante hybride légère. En fait, l’e-Boxer qui trône au sommet de la gamme du VUS est une copie quasi identique de la livrée Premier sur laquelle il est basé. Fidèle à son habitude, le Forester 2025 conserve cette silhouette familière, avec des proportions équilibrées et des contours d’ailes musclés. Même si le design Subaru ne révolutionne probablement pas le genre, on peut au moins féliciter les designers d’avoir injecté un peu de dynamisme à l’ensemble. La nouvelle calandre plus imposante, les phares aux DEL et cette large fenestration latérale sont de facture récente, mais aucun habitué de la marque ne sera dépaysé : c’est bel et bien un Subaru Forester.
L'intérieur, quant à lui, conserve cette présentation classique, avec la majorité des commandes logées au centre de la planche de bord. Les matériaux sont de bonne qualité, un commentaire qui s’applique aussi à la rigueur d’assemblage.
Sécurité 9 / 10
Subaru a toujours mis la sécurité au cœur de ses priorités, et le Forester 2025 ne fait pas exception. Avec le plus récent système EyeSight installé de série (avec le régulateur de vitesse adaptatif, le freinage précollision, l’alerte de franchissement de ligne, l’assistant au maintien dans la voie, la détection de somnolence et le nouveau système Emergency Stop Assist), l’utilisateur peut prendre la route en toute tranquillité. S’il est vrai qu’à l’occasion, les systèmes de la suite d’aides à la conduite sont intrusifs, ils veillent tout de même au grain. D’ailleurs, un léger moment d’inattention a permis de constater à quel point le freinage d’urgence est pertinent dans la circulation lourde.
Nous pourrions aussi élaborer sur la vaste fenestration qui permet au conducteur de garder un œil sur ce qui l’entoure pendant le trajet. Quant au rouage intégral symétrique, ce dernier a fait ses preuves au fil du temps. Avec un bon ensemble de pneus d’hiver, le Forester passe partout la saison froide venue.
Mentionnons également que l’IIHS a attribué le titre de Top Safety Pick au VUS, le Forester qui a perdu des points au chapitre des blessures au niveau de la poitrine lors des essais de collision.
Malheureusement, la version hybride n’a pas encore fait l’objet de tests du côté de la NHTSA, mais le millésime 2025 du Forester régulier a tout de même été décoré de cinq étoiles.
Habitabilité 8,5 / 10




Avec les années, le VUS compact a cru comme un adolescent en période de croissance. À l’avant comme à l’arrière, l’espace est généreux. C’est tout de même ironique que le Forester appartienne au segment des VUS compacts. Heureusement, on ne se sent pas « compacté » à bord du Forester, que ce soit à l’avant ou à l’arrière. Le plancher plat à l’arrière facilite l’accueil de trois passagers adultes.
Quant au coffre, il offre un volume de 779 litres, lui qui peut gonfler à 2 100 litres une fois la banquette rabattue. L’ouverture est large, le seuil est bas, et les formes du coffre sont bien carrées, ce qui facilite le chargement d’objets volumineux. Un couple pourrait même accepter de dormir dans le véhicule en sacrifiant un peu de confort à cause de l’inclinaison de la banquette repliée.
Convivialité 7 / 10
Une fois assis à bord, le Forester ne se montre pas trop complexe. L’ergonomie du VUS est dans l’ensemble bonne, avec des commandes physiques faciles d’accès, notamment pour la climatisation et les fonctions essentielles. Toutefois, le grand écran vertical de 11,6 pouces est probablement le talon d’Achille du Forester, l’écran qui pêche par sa réactivité en retrait. Il faut souvent attendre que le système réagisse à une commande. Notons aussi certains menus à plusieurs niveaux, ce qui occasionne des maux de tête à l’occasion. Subaru se doit de travailler sur cet aspect, ne serait-ce que pour rattraper la concurrence lors de la refonte complète du modèle dans quelques années.
Heureusement, pour les utilisateurs habitués aux suites Apple CarPlay et Android Auto, il est possible de naviguer plus librement à travers un univers plus familier, celui de l’appareil intelligent personnel. Pour le reste, la disposition des commandes traditionnelles sur le volant demeure simple, tout comme ce bon levier de la boîte de vitesses.
Confort 8,5 / 10

Pour cet essai, en plus du circuit coutumier, le Subaru Forester e-Boxer a également été soumis à un aller-retour Montréal-Laurentides-Montréal dans la même journée. Ce prolongement (de l’essai habituel) en famille a permis de constater que les sièges du Forester sont aussi confortables que ceux du modèle essence.
Ajoutons à cela le fait que la suspension filtre bien les imperfections du bitume québécois, et ce, malgré les jantes les plus imposantes disponibles d’un diamètre de 19 pouces. Quant à l’insonorisation, elle s’est améliorée avec la refonte du modèle, le Forester qui profite aussi du brio de la boîte à variation continue. Sur l’autoroute à une cadence « légale », le moteur à plat se fait presque oublier.
Puissance 7,5 / 10
Ici, le lien avec Toyota est facile à faire. Le géant de l’automobile est un partenaire de Subaru depuis très longtemps, mais contrairement à ce qui a été fait du côté de Mazda avec le CX-50 Hybride par exemple – le multisegment Mazda a repris intégralement le groupe motopropulseur boulonné sous le capot du RAV4 hybride –, le Forester e-Boxer conserve son moteur à plat, typique à Subaru.
Le groupe motopropulseur hybride combine un moteur atmosphérique 4-cylindres à plat de 2,5 litres de cylindrée à un moteur électrique intégré dans la transmission CVT. Le résultat est une puissance combinée de 194 chevaux, soit à peine 14 de plus que dans la version régulière. Bref, le Forester e-Boxer n’a pas été conçu pour les accélérations à l’emporte-pièce. C’est suffisant pour les trajets urbains et les autoroutes, mais les reprises peuvent manquer de tonus en charge ou lors des dépassements. De son côté, la transmission CVT, bien que douce, amplifie parfois la sensation de manque de dynamisme, surtout en montée ou en accélération soutenue. En revanche, le système hybride fonctionne de manière fluide, et il suffit d’écouter la radio pour oublier les passages entre le thermique et l’électrique. Sur ce point, chapeau Subaru!
Agrément de conduite 7 / 10

Depuis que le constructeur a mis fin au règne de son sportif Forester XT, l’utilitaire est confiné à jouer un rôle plus blé entier que givré. À ce sujet, on ne peut pas contredire le constructeur, car en proposant une seule motorisation, Subaru simplifie sa production nord-américaine.
Pour les montées en adrénaline, il est préférable de regarder ailleurs, mais pour le consommateur à la recherche d’un VUS rassurant à conduire au quotidien, le Forester est un excellent choix. La traction intégrale symétrique est un atout dans n’importe quelle condition routière, tandis que le positionnement plus bas du moteur fait en sorte qu’on a vraiment l’impression de conduite une voiture connectée au bitume, mais haute sur pattes.
La direction est précise, le rayon de braquage est correct, et le freinage est progressif. Il y a aussi le système X-Mode pour les rares excursions en terrain accidenté qui place le train roulant dans les meilleures conditions possibles pour que le véhicule ne reste pas pris.
Consommation 8 / 10
Subaru annonce une consommation mixte d’environ 6,9 L/100 km, une statistique respectable pour un VUS équipé d’un rouage intégral, mais qui s’incline tout de même face aux ténors que sont le RAV4 de Toyota (6 L/100 km) ou le CR-V de Honda (6,4 L/100 km). Pour ces quelques jours passés plus tôt au mois d’août, l’ordinateur de bord s’est arrêté à une moyenne de 7,1 L/100 km, ce qui n’est pas vilain, compte tenu de la vitesse moyenne sur l’autoroute ou du fait que votre humble serviteur n’a pas ménagé la mécanique.
Équipement 8,5 / 10
Puisqu’à la base, le penchant hybride a droit à l’équipement plus cossu de l’écusson Premier, l’équipement est très généreux à bord : sellerie en cuir, toit ouvrant panoramique, écran tactile de 11,6 pouces, un écran numérique de 12,3 pouces, le hayon motorisé, les sièges chauffants aux deux rangées, la chaîne audio Harman Kardon, la recharge sans fil, les fonctions Apple CarPay et Android Auto sans fil, sans oublier le système X-Mode, bref, le Forester hybride ne manque de rien. En fait, un peu à l’instar du CR-V hybride, le choix est limité pour les acheteurs de ce type. Subaru aurait intérêt – si les ventes sont bonnes – d’ajouter une livrée moins dispendieuse.
Valeur 9 / 10

Le Subaru Forester est déjà un utilitaire doté d’une excellente réputation, notamment au chapitre de sa durabilité ou de son efficacité sur une surface glissante. L’ajout de la technologie hybride est une bonne nouvelle pour les amateurs de la marque qui trouvaient que le constructeur était trop timide dans ce créneau plus « électrifié » de l’industrie. Avec une consommation d’essence réduite et un équipement très complet, le Forester hybride risque de bien conserver sa valeur au fil des années. Reste néanmoins à accepter de débourser le PDSF de 48 195 $ (avant les frais et les taxes en vigueur).
Conclusion
Subaru est arrivé sur le tard à cette course des utilitaires hybrides, mais au moins, le constructeur fait amende honorable en proposant un Forester hybride sur le marché. Avec le ralentissement de l’adoption de la technologie purement électrique et la popularité grandissante des VUS hybrides, l’arrivée de ce modèle ne pourrait tomber à un meilleur moment pour les stratèges de la marque.
Est-ce que le Forester e-Boxer est révolutionnaire? Outre l’union entre un moteur 4-cylindres à plat et le système hybride maison, l’utilitaire nippon n’apporte rien de nouveau dans l’équation. Et c’est probablement sur ce point que Subaru espère gagner des points : un VUS compétent au chapitre de la conduite et qui consomme un peu moins que son équivalent non hybride. Le seul bémol réside dans cette obstination à limiter l’accès à une seule version dispendieuse.