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Avec la mode utilitaire qui sévit partout dans l’industrie, il n’est pas surprenant d’observer cet engouement autour des camionnettes compactes. Bizarrement, au moment d’écrire ces lignes, il n’y a que Ford et Hyundai qui s’investissent dans ce sous-groupe de camions urbains. S’il est clair que Ford a du mal à suivre la forte demande et que Hyundai, au contraire, ne bat pas de records de ventes avec son camion, il y a ici deux véhicules fort pratiques qui, avec leurs cabines cinq places, peuvent aussi jouer le rôle de véhicule familial.
Nous avons donc repris le volant de ces deux camionnettes qui, pour 2025, reçoivent des changements esthétiques de mi-parcours. L’occasion était trop belle pour voir comment les deux performent sur la route. Pour l’occasion, nous n’avons pas cherché à les pousser dans des conditions hors route impossibles ou les soumettre à des tests de remorquage intenses. Notre cycle de conduite habituel, composé de portions urbaines et d’autres sur route, s’est avéré éclairant sur quelques aspects de ces deux pickups.
Pour ce duel, il aurait été plus juste de dénicher une copie du Ford Maverick équipé de l’ensemble Tremor, étant donné que le Santa Cruz de Hyundai revêtait sa tenue aventurière avec l’écusson XRT. Mais, puisque le modèle coréen n’a rien d’un rival aux authentiques 4x4, nous avons jugé que le Maverick XLT serait suffisant pour ce match comparatif.
Design : Match nul
D’un point de vue esthétique, le Hyundai Santa Cruz, avec sa carrosserie orange, ses gros sabots enveloppés par des pneus tout terrain et son design futuriste, se montre plus original dans le monde très conservateur des camionnettes. En revanche, le Ford Maverick, plus traditionnel dans son approche, semble plaire aux puristes du segment avec sa carrure affirmée et ses nombreux astuces pour le transport d’objets encombrants dans la boîte de chargement.
Le Maverick détient un avantage indéniable, soit celui de la variété. Sa gamme est composée du XL, du XLT, du Lobo pour ceux et celles qui préfèrent leur camion en version sport, du Lariat pour le luxe et du Tremor qui s’adresse à un public avide de conduite hors route. Et comme si ce n’était pas assez, l’acheteur a deux choix de motorisations – essence ou hybride –, cette dernière étant offerte dans trois des cinq versions. Face à ce raz-de-marée américain, le Santa Cruz s’amène sous trois écussons : Preferred, XRT et Ultimate. Le consommateur intrigué par le modèle coréen a donc le choix entre un bon équipement, une version un peu plus habillée pour les chemins de gravier et le luxe du modèle le plus cossu.
Dans les deux cas, les petits camions attirent l’attention dans la circulation lourde.
Convivialité : Avantage Hyundai
Les deux modèles ont aussi profité d’améliorations dans l’habitacle. Le Maverick a droit à un nouvel écran plus large au centre de sa planche de bord, tandis que la planche de bord du Santa Cruz a simplement abandonné l’ancienne formule – la même que l’ancien Tucson – au profit de ce large panneau numérique, une solution de plus en plus répandue dans les véhicules de l’empire Hyundai. Ce n’est pas tout le monde qui apprécie ces touches haptiques pour le contrôle de la climatisation, mais au moins dans ce cas-ci, cette portion juchée sous le buses de ventilation centrales n’a pas une double fonction comme dans certains modèle Kia.
Du côté du Maverick, les concepteurs confie le contrôle de la climatisation à l’écran tactile central, à la base de ce dernier. Heureusement, cette mini-tablette devant l’écran permet à la main de s’appuyer afin de mieux contrôler les multiples fonctions de l’infodivertissement. C’est d’ailleurs le même principe pour le Santa Cruz. Pour la boîte de vitesses, Ford fait confiance à sa molette, une solution qui dégage cet emplacement de la console centrale, tandis que le Santa Cruz conserve un bon vieux levier de sélection des vitesses.
Pour la qualité de ses graphiques et l’ergonomie en général, le Santa Cruz est peut-être un brin plus convivial que son opposant américain. N’ayez crainte, les deux protagonistes ont plusieurs autres points de distinction.
Motorisation : Avantage Ford
D’un point de vue stratégique, Ford emporte haut la main ce duel, pour la seule et unique raison qu’il propose deux options mécaniques, contrairement au Santa Cruz qui se limite à son « gros » moteur seulement. Au sud de la frontière, Hyundai commercialise aussi le véhicule avec un 4-cylindres atmosphérique, mais ce dernier brille par son absence chez nous.
Mais, comme nous nous concentrons sur ces deux modèles, on ne peut passer sous silence le fait que le Hyundai arrive avec plus de puissance que son rival. Le 2,5-litres turbo est plus véloce avec 281 chevaux et un couple maximal de 311 lb-pi. L’ennui ici, c’est que le Santa Cruz est muni d’une boîte de vitesses automatique à double embrayage qui rend la conduite plus sportive, mais qui peut déranger à l’occasion avec ses changements de rapports saccadés.
Chez Ford, le bloc turbocompressé de 2,0-litres de cylindrée livre 250 chevaux et 277 lb-pi, des chiffres adéquats pour ce genre de véhicule, mais l’unité automatique à huit rapports est sans doute mieux adaptée à une conduite en ville ou sur l’autoroute. Quant à la variante hybride, elle fait plutôt appel à une unité à variation continue. Mais bon, cette alternative hybride est tout simplement unique sur le marché.
On peut également mentionner que le Hyundai a perdu des points au chapitre de la consommation de carburant. L’ÉnerGuide annonce une moyenne de 9,4 L/100 km, une marque assez facilement atteignable, car nous avons obtenu un résultat final de 9,7 litres par tranche de 100 km. Le Santa Cruz, malheureusement, surtout en livrée XRT, consomme plus de 10 litres aux 100 km en moyenne. Le résultat de RnC (Ressources naturelles Canada) est de 11,1 L/100 km, tandis que nous avons obtenu 11,5 L pendant notre essai, soit presque deux litres de plus que son opposant.
Agrément de conduite : Avantage Hyundai
Dans cette portion du match, il est important de se remémorer comment une camionnette se comporte en général sur la route. À ce sujet, le Maverick a davantage de points en commun avec les pickups traditionnels montés sur des châssis à échelle, contrairement au Santa Cruz qui a du mal à cacher ses origines de multisegment compact. Ceux et celles qui recherchent avant tout du confort devront considérer le Santa Cruz, notamment parce que ses sièges sont plus moelleux, mais aussi parce que la tenue de route du Hyundai est plus proche de ce que propose un utilitaire de taille compacte. Pour les habitués aux camionnettes, le Maverick se montre plus rustre, c’est vrai, et ses sièges sont plus durs, donc moins bien adaptés à de longues escapades. Dommage quand même car leur revêtement est très original, dans ce cas-ci.
Les accélérations du Santa Cruz sont aussi plus engageantes, quoique ce n’est pas une réelle faiblesse dans le camp Ford. Et si cette sportivité pique votre curiosité, peut-être qu’un coup d’œil au Maverick Lobo saura vous convaincre, avec ses ajustements spécifiques de suspensions et de boîte de vitesses.
Les deux pickups mis à l’essai offrent des directions légères et précises et les deux se distancent suffisamment de ce que doit être un pickup traditionnel avec sa tenue de route quelconque et sa suspension sautillante lorsque la boîte de chargement est vide.
Équipement et Prix : Avantage Ford, mais…
Malheureusement, le sort a voulu que nous repartions au volant de deux rivaux inégaux au chapitre de leur équipement. Le Maverick Tremor aurait été notre choix parfait pour s’opposer au niveau XRT du Santa Cruz. En revanche, le choix du XLT à rouage intégral et moteur turbo a sauvé la mise, lui qui est capable de remplir les mêmes tâches que son opposant légèrement habillé pour l’aventure. La livrée Tremor est résolument mieux outillée pour ce genre d’utilisation, mais avec ses pneus Pirelli Scorpion ATR, le Maverick XLT s’est très bien débrouillé sur les chemins de gravier empruntés durant la conduite.
Précisons que le camion coréen, au-delà de son apparence plus « robuste », n’offre rien de plus que les autres livrées en matière de conduite hors route, ce qui n’est pas le cas du Maverick Tremor avec sa garde au sol légèrement surélevée, sa suspension recalibrée, son unité d’entraînement à double embrayage avec verrouillage électronique du différentiel arrière
Et même si le Maverick XLT est installé beaucoup plus bas dans la gamme du camion, nous avons trouvé qu’il se comportait davantage comme un véhicule capable de se débrouiller lorsque les conditions se déteriorent, merci à l’ensemble optionnel FX4 qui ajoute quelques trucs plus que bienvenus à bord (crochets de remorquage, contrôle en descente, écran hors route, suspension haute performance, modes de conduite, plaques de protection, radiateur grande capacité, etc.).
Verdict
À tarif équivalent, le Maverick Tremor aurait été un choix plus judicieux pour ce match, à condition d’aimer le caractère plus robuste de la variante. Les consommateurs qui préfèrent le confort auraient intérêt à se tourner vers le Santa Cruz, mais il y a un prix à payer, surtout quand on regarde le PDSF d’entrée du Ford. Et si le Santa Cruz vous séduit, peut-être qu’un coup d’œil chez Honda avec son Ridgeline ne serait pas déplacé, car cette autre camionnette – considérée comme une intermédiaire – a l’avantage des deux modèles compacts, soit de reposer sur une plateforme de multisegment, un net avantage au chapitre du confort.
Une fois de plus, en comptabilisant les avantages de ce duel, nous arrivons à un match nul. Si l’amateur de pickup en nous penche vers le Ford Maverick, le Hyundai Santa Cruz n’est vraiment pas vilain à conduire au quotidien. Nous avons d’ailleurs adoré sa boîte de chargement avec plateau amovible coulissant et compartiment vérouillé sous le plancher. En revanche, les multiples tours de magie possibles derrière le Maverick font de lui un meilleur candidat pour ceux et celles qui comptent l’utiliser pour le travail.
Comme vous pouvez le voir, il n’est pas facile de trouver chaussure à son pied dans cette catégorie.

