Résumé
La continuité dans le changement.

Pour

Design plus affirmé
Conduite solide et convaincante
Qualité de construction

Contre

La version hybride rechargeable reste en Europe
Pas de versions Sportback pour nous
Facture qui risque d’être salée
Critique détaillée

Glasgow, Écosse — Audi poursuit le renouvellement de sa famille de modèles avec le lancement de la troisième génération du VUS Q3 cet automne, un produit qui demeure récent au sein de la gamme (2015), mais qui joue un rôle important sur certains marchés, dont celui du Canada.

À preuve, la compagnie en a déjà vendu deux millions à travers le monde en dix ans.

En prévision de l’arrivée de l’utilitaire sur nos terres, ce qui va se faire au tournant de la prochaine année, le fabricant nous a invités outre-mer pour aller mettre à l’essai les premières versions.

Malheureusement, la mécanique qui sera sous le capot de nos exemplaires n’était pas de la fête. N’empêche, nous avons quand même eu droit à un avant-goût suffisant pour savoir ce qui nous attend avec cette création en 2026.

Deux carrosseries, mais une pour le Canada

Le Q3 2026 sera proposé avec deux carrosseries, soit la configuration standard, ainsi que celle connue sous le nom de Sportback chez Audi, celle offrant un style coupé. C’est d’ailleurs cette version que nous avons conduite en Écosse, car il n’y avait simplement pas assez de modèles réguliers pour satisfaire le contingent de journalistes canadiens.

Cela n’a aucune importance lorsqu’on examine l’avant, toutefois, où l’on découvre la nouvelle signature du Q3, qui s’inspire fortement des autres nouveautés du groupe, dont le Q6. C’est le cas avec les phares de jour minces, la forme de la calandre, ainsi que ces ouvertures béantes de chaque côté, où sont logés les phares. Ça demeure classique, mais il faut avouer que l’ensemble dégage plus de caractère.

À l’arrière, c’est fort réussi, avec des feux qui sont aussi émincés. Notez que la bande lumineuse qui traverse le véhicule d’est en ouest sera également chez nous, comme le logo illuminé, un truc que l’on peut déjà voir chez Volkswagen avec l’ID.4, entre autres.

Ce qui est toujours fascinant avec le design d’un produit appartenant à un segment de luxe, c’est qu’on en obtient plus à tous les chapitres, souvent où cela nous paraît invisible. Un exemple. Sur les flancs, la ligne de caisse sépare le modèle en deux, et la coupure a été faite de façon à ce que la lumière naturelle éclaire la partie supérieure, laissant l’autre dans l’ombre, sous certains angles bien sûr. C’est le genre de subtilités qui fait que notre regard est parfois plus attiré vers ce type de véhicule que vers un autre.

Quantité de détails seront à confirmer, comme la taille des jantes (17 à 20 pouces) qui seront sur les variantes proposées chez nous, ainsi que l’appellation de ces dernières.

Notre mécanique

Sous le capot, on a droit à une première déception, du moins pour le lancement du modèle. Depuis que l’on sait que le Q3 fera peau neuve pour le millésime 2026, la rumeur voulait que l’on ait accès à la variante hybride rechargeable chez nous. Malheureusement, ce ne sera pas le cas, alors que le seul moulin qui va traverser l’Atlantique sera un 4-cylindres turbo de 2,0 litres.

Triste. Vraiment. Ce qui ajoute à l’insulte, c’est qu’Audi annonce 119 kilomètres d’autonomie en Europe avec le cycle WLTP (Worldwide Harmonized Light Vehicles Test Procedure), une mesure plus généreuse d’environ 20 % à 25 % que celle de l’EPA (Environmental Protection Agency) américaine qui est en vigueur chez nous.

Ça nous aurait donné une liberté avoisinant les 90 kilomètres, facilement.

S’il y a une bonne nouvelle, c’est que le 4-cylindres turbo de 2,0 litres voit sa puissance être majorée avec cette troisième génération, elle qui passe à 261 chevaux (de 228) et à 295 livres-pieds de couple (de 258). Une boîte automatique S-Tronic à double embrayage comptant sept rapports envoie le tout aux quatre roues et la gestion est bien sûr assurée par le système quattro d’Audi.

Pour la capacité de remorquage, Audi la chiffre à 4630 livres. Le 0-100 km/h ? 5,7 secondes avec la mécanique qui nous sera réservée.

Intérieur : un pas vers l’avenir

En se glissant à bord du nouveau Audi Q3 2026, on fait un pas vers l’avenir, c’est clair. La présentation plus traditionnelle de la deuxième cuvée a été tassée pour une approche plus moderne dominée par un écran qui fait les deux tiers de la planche de bord. Devant le conducteur, le Cockpit Virtuel d’Audi s’étend sur 11,9 pouces et nous livre les informations relatives à notre conduite. Au centre, sur 12,8 pouces, le système multimédia d’Audi est là pour nous offrir toutes les commodités et fonctions possibles.

Parmi les trucs offerts en option, on retrouve l’affichage tête-haute, ainsi qu’une chaîne audio signée par Sonos, avec une douzaine de haut-parleurs. Différents réglages sont là pour ajuster les paramètres au type de musique que l’on choisit de diffuser dans l’habitacle.

Pour les commandes, on retrouve un mélange de touches tactiles et de boutons, ce qui laisse toujours une drôle d’impression; on aime bien l’aspect moderne des premières, mais on préfère de loin le côté pratique des deuxièmes.

Côté confort, c’est sans reproche à l’avant. À l’arrière, le modèle a cru et l’on gagne quelques poussières. On demeure en présence d’un produit sous-compact, rappelons-le. Le volume de chargement le reflète bien, d’ailleurs. Pour le coffre, c’est 488 litres lorsque la banquette arrière est reculée, 575 lorsqu’elle est avancée. En la couchant, on retrouve un volume total de 1386 litres pour le chargement. C’est 27 de plus qu’avec la génération sortante.

Autrement, la qualité est là, sans surprise, et l’insonorisation est très bien pour la catégorie.

L’éclairage extérieur

Le communiqué de presse relatant les nouveautés et progrès du Q3 prend la forme d’un roman en format de poche. Il faut faire un tri avec l’information que l’on partage avec vous, autrement, c’est un roman que nous vous réserverions à notre tour. Avant de vous livrer nos impressions de conduite, un mot sur l’éclairage extérieur, qui est poussé à souhait et qui introduit de nouvelles fonctions aussi hallucinantes qu’inutiles.

D’abord, il est intéressant de savoir que le nouveau Q3 est le premier véhicule Audi qui va mettre à profit des modules à micro DEL. On en retrouve, tenez-vous bien, 25 600, sur une surface d’environ 13 millimètres de largeur. La taille de chaque micro DEL est de 40 micromètres. Et quelle est la grosseur d’un micromètre ? Audi le précise : c’est la moitié de l’épaisseur d’un cheveu humain.

Et quel est l’avantage ? Un éclairage grandement amélioré qui assure des contrastes encore plus frappants sur la route, ce qui est un gain évident lorsque les conditions sont moins clémentes. Mais ça va plus loin, et c’est là que ça devient un peu farfelu.

Lorsque la fonction de guidance est activée, le système diffuse devant nous, lorsqu’on atteint les 70 km/h, un carré blanc décoré de deux bandes grises qui représentent l’emplacement de nos roues sur la chaussée. Si l’on se déplace vers la gauche ou la droite à l’intérieur de notre voie, les bandes font de même. Si l’on active notre clignotant, une des bandes se transforme en flèche pour indiquer vers quelle direction l’on se dirige. Le carré blanc sur la chaussée s’élargit aussi, dans la direction que l’on souhaite emprunter. Enfin, si une voiture s’apprête à nous doubler, une des bandes nous montre une flèche nous indiquant de rester dans notre voie.

Nous avons eu l’occasion de rouler en convoi pour faire l’essai de cette technologie; le consensus était le même chez la confrérie; c’est bien beau, mais c’est inutile. Qui plus est, imaginez tous les véhicules équipés de ces trucs sur la route; on va avoir droit à un spectacle de lumière sur la chaussée, ce qui va finir par être plus distrayant qu’autre chose.

Pourquoi le proposer, alors ? Bien sûr, ça s’ajoute aux caractéristiques de sécurité du modèle, et ça peut servir, évidemment. Mais c’est surtout une question de marketing. Dans cette catégorie, ce n’est pas tant ce que l’on offre qui séduit, mais ce que l’on offre de plus que la concurrence.

Au volant

En terminant, quelques mots sur la conduite. Et gardez en tête le fait qu’on a conduit un modèle à spécifications européennes, à tous les chapitres. Il faudra bien sûr revenir sur la chose avec une version nord-américaine.

Cela dit, sans surprise, on a découvert un Q3 plus solide sur la route, plus silencieux, aussi. Le modèle sortant était déjà convaincant ; on est dans la continuité ici, mais tout est satisfaisant.

On le répète, nos propos sont à nuancer, car seul l’essai d’un modèle « canadien » pourra nous donner le vrai portrait de cette nouvelle génération du Q3.

L’aperçu auquel nous avons eu droit en Écosse nous permet d’espérer le mieux.

Conclusion

Pour cette troisième génération, le Q3 fait un pas en avant, mais les acheteurs seront quand même en terrain connu. Ils devront composer avec un habitacle passablement retouché, mais pour la conduite, l’acclimatation sera rapide.

Audi Canada nous mentionne qu’elle écoule environ 7000 à 8000 unités de son Q3 au pays, annuellement. En 2024, ce sont 7680 modèles qui ont été vendus, une hausse de 33,9 % par rapport à 2023. L’Ontario a dominé la scène avec 3705 ventes, suivi du Québec avec 2106.

Le Q5 demeure le roi des ventes de la marque au Canada, avec 10 790 transactions (2024).

L’Audi Q3 de 2026 est attendu en concession lors du premier trimestre de la prochaine année.

Rencontrez l'auteur

Historien de formation, Daniel Rufiange a enseigné cette matière pendant 16 au secondaire avant de se tourner vers la chronique automobile, un métier qui lui permet de combiner ce champ de connaissance avec deux autres passions : l’écriture et l’automobile.