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Il y a plusieurs années déjà que le constructeur Volvo a décidé de passer au tout électrique. Petit à petit, la stratégie consistait à éliminer les variantes munies de motorisations thermiques au profit de modèles entièrement électrifiés. Le Volvo EX90 2025 que vous apercevez en ce moment aurait normalement dû envoyer à la retraite le vieillissant XC90. Mais, devant le recul des consommateurs et cette croissance moins rapide que prévu de l’adoption de l’automobile électrique, le constructeur suédois n’a eu d’autre choix que de garder et remanier son modèle qui, rappelons-le, n’est proposé qu’en version hybride légère ou hybride rechargeable.
Pendant ce temps, l’EX90, pourtant plus moderne, semble avoir du mal à s’envoler, le multisegment trois rangées qui a connu toutes sortes d’ennuis de jeunesse depuis son dévoilement officiel en 2023. Nous l’avons essayé plus tôt cet été. Voici ce que nous avons retenu de ce premier test en sol québécois.
Convivialité 6 / 10




Malheureusement, le très haut contenu technologique du véhicule nuit à son utilisation. La clé format « carte de crédit » a, à plus d’une reprise, refusé de coopérer pour déverrouiller le véhicule. Et pour mettre en marche le véhicule, l’utilisateur doit déposer celle-ci sur la console centrale, mais ici aussi, le VUS est demeuré immobile à deux ou trois reprises. Espérons toutefois que ces irrégularités (à propos de la clé) ne soient pas généralisées, car cette « carte » est essentielle au fonctionnement de l’utilitaire.
Quant à l’utilisation des écrans numériques dans le véhicule, disons qu’elle demande une période d’adaptation, avec tous leurs menus intégrés. Heureusement, la technologie intégrée de Google facilite l’utilisation. En revanche, la position verticale de l’écran tactile central oblige l’utilisateur à « toucher » l’écran sans appui physique comme c’est de plus en plus la norme ailleurs dans l’industrie avec les écrans placés en position horizontale. C’est dommage, car la réactivité de l’écran s’est avérée juste, un commentaire qui s’applique aussi à la clarté des graphiques.
Design 8,5 / 10




Le Volvo EX90 a un design vraiment réussi, que ce soit à l’extérieur ou à l’extérieur. Certains diront que le département de design n’a pas trop altéré la recette employée par le XC90, mais bon, il y a tout de même suffisamment d’éléments distinctifs entre les deux modèles de taille intermédiaire.
À l’avant, l’écusson planté en plein centre, les blocs optiques en forme de « marteau de Thor », secondés par des bandes aux DEL installées plus bas, complètent le museau du plus imposant des Volvo. Là où il est impossible de confondre les deux comparses, c’est sur le toit, alors que l’EX90 est coiffé de ce LIDAR, ce dispositif qui fait appel à un laser qui surveille l’environnement immédiat du véhicule et qui, justement, guide les dispositifs de sécurité et d’aide à la conduite.
Derrière, les habitués aux modèles électriques de Volvo auront déjà reconnu cette découpe en deux portions des feux de position arrière, rétroéclairés aux diodes électroluminescentes. Quant au profil du VUS, il s’apparente lui aussi à celui du XC90, quoique la forme des poignées n’est pas la même, le modèle électrique qui a des unités plus aérodynamiques. Précisons que notre modèle d’essai était équipé des jantes optionnelles de 22 pouces de diamètre, mais pour ceux et celles qui ont une peur bleue des nids-de-poule, sachez que le constructeur offre aussi des sabots de 20 et de 21 pouces.
Sécurité 8,5 / 10

L’élément sécurité est bien entendu très important pour le constructeur scandinave. Même qu’on sent que cette « bosse » sur le toit du véhicule n’a pas été dissimulée, comme si les stratèges voulaient rappeler aux consommateurs que Volvo a gagné ses lettres de noblesse en misant sur la sécurité de ses occupants.
À bord, la liste de dispositifs de sécurité est impressionnante, surtout à bord de cette livrée Ultra mieux équipée que le niveau Plus, quoique les systèmes de sécurité soient intégrés à tous les EX90. Parmi l’arsenal, on retrouve l’affichage tête haute, l’alerte de circulation transversale arrière avec freinage automatique à basse vitesse, l’alerte d’ouverture de porte, l’analyse optimale du conducteur, l’assistance à la conduite, l’atténuation de sortie de route, le système BLIS qui surveille les angles morts, la caméra 360 degrés, le capteur de pluie, le freinage automatique aux intersections
Habitabilité 8 / 10
Livrable en version à six ou sept passagers, le Volvo EX90 a de l’espace à revendre. Les passagers des deux premières rangées nagent dans le luxe, le confort et l’espace généreux. C’est un peu plus serré à la troisième rangée et il faut faire preuve de flexibilité pour atteindre le dernier rang, mais c’est souvent le cas pour ces VUS intermédiaires. Félicitons tout de même les concepteurs d’avoir imaginé ce siège d’appoint pour bambin, ce dernier qui est intégré à même l’assise du siège central à la deuxième rangée. Quant au volume du coffre, il en fait un peu plus que celui de son équivalent à essence.
Confort 9 / 10




Sans surprise, les excellents sièges enveloppants de Volvo s’avèrent toujours aussi confortables. Mais, ce n’est pas tout, car avec la suspension pneumatique, les vitres laminées et la motorisation électrique, le silence règne en maître à bord. Là-dessus, on peut dire que l’EX90 excelle.
Puissance 9 / 10
Bien que l’EX90 partage son squelette avec le plus sportif Polestar 3, il y a un monde de différences entre les deux utilitaires. Le représentant de Polestar 3 joue la carte de la sportivité, tandis que le Volvo privilégie surtout le confort. Mais, ça n’empêche pas les ingénieurs de greffer ce groupe motopropulseur à deux moteurs électriques au Volvo EX90. Avec 510 chevaux et 671 lb-pi de couple, le Volvo EX90 ne manque de rien sous le pied droit, et ce, même s’il affiche un poids supérieur à deux tonnes et demie.
Agrément de conduite 7,5 / 10

Sans affirmer que l’EX90 est monotone à conduire, disons seulement qu’il est moins excitant que le Polestar 3 essayé quelques mois plus tôt. Alors que l’utilitaire de Polestar priorise la tenue de route, l’EX90 vise surtout le confort avec des suspensions plus souples et un habitacle plus grand. La hauteur du grand Volvo électrique y est aussi pour quelque chose ici, notamment dans le roulis ressenti dans les virages abordés avec un peu trop de vélocité.
Il ne faut pas croire que l’EX90 est triste à conduire, loin de là même. La direction légère et précise ne pose aucun problème, tout comme l’efficacité du groupe motopropulseur, mais pour les virées à haute teneur en adrénaline, disons qu’il y a de meilleures options sur le marché.
Consommation 6 / 10
À ce chapitre, le Volvo EX90 s’amène sur le marché avec une autonomie minimale estimée à 483 km, c’est-à-dire avec les jantes de 20 ou 22 pouces. Pour les livrées munies des jantes de 21 pouces, la distance passe à 499 km.

Bien que l’essai n’ait pas pu déterminer la durabilité de la charge sur une longue distance, quelques épisodes de perte d’autonomie ont teinté négativement cet essai. En effet, à deux reprises durant la semaine, le véhicule a perdu une centaine de kilomètres (d’autonomie) en quelques secondes seulement. Une simple accélération (normale) a suffi pour enregistrer cette perte qui, à notre avis, ne respecte pas les standards de la marque. Espérons seulement que ces deux épisodes soient limités à ce modèle d’essai pour la presse automobile.
Équipement 9 / 10
Le consommateur intéressé par l’EX90 a deux choix devant lui : Plus et Ultra, comme notre modèle d’essai. Si l’équipement s’avère étendu à bord du modèle de « base », il l’est encore plus lorsque l’option Ultra est cochée. Parmi les grandes distinctions entre les deux livrées, il y a cette suspension pneumatique active qui lisse un peu plus les surfaces bosselées du bitume, mais également la fonction massage aux deux sièges avant. L’EX90 Ultra comporte aussi des coussins latéraux électriques sur les sièges de première rangée. Finalement, le verrouillage central avec déclenchement automatique et fermeture motorisée est un plus qui brille par son absence à bord du modèle Plus.
Valeur 7 / 10

Avec un PDSF de 115 600 $, le Volvo EX90 n’a vraiment plus rien d’une aubaine. C’est dommage pour les familles qui cherchaient à passer du côté électrique en profitant du luxe scandinave, mais bon, l’industrie automobile est en mode « adaptation », à l’instar de ses utilisateurs. En revanche, les véhicules de la concurrence affichent tous un prix similaire à celui du plus grand des Volvo électriques.
Conclusion
Ce premier test en sol québécois n’a pas été un « sans faute », notamment à cause de cette clé « carte de crédit » ou même par cette obstination à trop vouloir proposer de fonctions tactiles. Qui plus est, cette perte d’autonomie précoce n’a rien de rassurant pour la suite des choses. Souhaitons seulement que cet incident soit le fruit du hasard, car Volvo a besoin de ce véhicule s’il veut convaincre plus de consommateurs à délaisser leur véhicule thermique au profit d’un pur électrique.