Ford Bronco Sport Big Bend 2025 : essai routier

Le constructeur américain en a pris plusieurs par surprise lorsqu’il a dévoilé, en même temps que son Bronco des temps modernes, un p’tit frère au 4x4 de la marque. Le Bronco Sport, basé sur la même plateforme que l’Escape et la camionnette Maverick, a d’ailleurs eu droit à ses premières modifications importantes pour le millésime 2025. Nous en avons d’ailleurs été témoins lorsque Ford a levé le voile sur le nouvel ensemble Sasquatch plus tôt cette année.

À ce sujet, la livrée Big Bend que vous voyez ici essaye tant bien que mal d’imiter le « gros » modèle grâce à son ensemble Black Diamond Hors route, mais les amateurs du modèle ne sont pas dupes; il savent très bien que le Bronco Sport Badlands Sasquatch est LE modèle à viser pour les expéditions hors route. Peu importe, car la beauté du Bronco Sport, c’est qu’il est proposé en plusieurs saveurs, dont la très jolie édition Héritage avec ses accents blancs et son apparence rétro. Mais pour cet essai routier, c’est au volant de cette livrée Big Bend que nous avons retrouvé le plus « carré » des VUS de taille compacte sur le marché.

Design 8 / 10

Le style du BroncoSport ne laisse personne indifférent. Ses lignes carrées, son imposante calandre et ses ailes prononcées rappellent clairement l’ADN du modèle original. D’ailleurs, même si on parle de refonte de mi-parcours pour 2025, les changements esthétiques sont très limités, comme quoi le design du modèle plaît au public cible. L’ensemble Sasquatch n’est livrable que sur les deux livrées les plus cossues (Outer Banks et Badlands), mais en contrepartie, l’ensemble Black Diamond Hors route s’avère un prix de consolation pour le modèle d’entrée de gamme, le Big Bend.

Avec l’ensemble Black Diamond, on obtient des plaques de protection supplémentaires, des crochets de remorquage et des pare-chocs renforcés en acier, ce qui accentue l’image d’un véhicule prêt à affronter les pires sentiers. Il y a aussi ce système d’aménagement de la charge dans le coffre, une tablette modulable qui peut servir à l’occasion, des touches auxiliaires avec le câblage déjà installé et même cette barre de protection à l’avant. En plus de l’ensemble de remorquage de classe II avec fonction de stabilisation de la remorque, le véhicule est chaussé de jantes de 17 pouces en aluminium gris carbonisé, enveloppées par des pneus tout terrain du fournisseur Continental.

Il faut toutefois préciser que ces semelles ne sont pas aussi cramponnées que celles installées avec l’ensemble Sasquatch. Ces pneus spécifiques proviennent plutôt de Goodyear et ont un diamètre de 29 pouces, le plus imposant de la catégorie. C’est aussi ce qui explique la garde au sol plus élevée sur le Bronco Sport le plus outillée pour la conduite en terrain accidenté.

Sécurité 7 / 10

Le Bronco Sport offre une panoplie d’aides à la conduite modernes, grâce à la suite Co-Pilot360 Assist+ (surveillance des angles morts, assistance précollision avec freinage automatique, phares automatiques, freinage en cas de circulation transversale arrière, etc.), le régulateur de vitesse adaptatif avec fonction arrêt/départ et suivi de voie et bien plus encore. Le rouage intégral est également à souligner, le Bronco Sport qui est livré d’office avec la motricité accrue.

Quant à ses résultats de tests de collision par l’IIHS, le Bronco Sport a perdu son appellation Top Safety Pick+ en 2024 depuis que les tests latéraux ont été révisés. En revanche, la plus récente version du véhicule n’a pas été testée par les gens de la NHTSA, mais en 2023, le VUS était encore flanqué de cinq étoiles.

Habitabilité 7,5 / 10

Le Bronco Big Bend peut accueillir jusqu’à cinq passagers, mais l’espace arrière est un peu restreint pour trois adultes. Deux adultes de grande taille seront plus confortables à l’arrière. Le volume du coffre est dans la moyenne de la catégorie et cette tablette modulaire peut faciliter le rangement de nombreux sacs ou même de présenter un petit goûter à une poignée de passagers pour un pique-nique improvisé. On apprécie grandement les nombreuses solutions d’ancrages de toutes sortes ici et là dans l’habitacle. Devant, l’espace est suffisant pour voyager dans un certain confort. Nous y reviendrons.

Convivialité 8 / 10

À l’avant, la principale nouveauté concerne l’écran tactile central qui a cru pour 2025. En effet, ce dernier a désormais une largeur de 12 pouces et demeure compatible avec les Apple CarPlay et Android Auto sans fil. Modernité oblige, les touches quotidiennes, celles de la climatisation et des sièges chauffants par exemple, sont regroupées à la base de l’écran et elles constamment affichées. Nul besoin de chercher un menu dans l’infodivertissement. De plus, cette « mini-tablette » logée à la base de l’écran aide beaucoup pour un appui de la main droite avec le pouce. Et puis, si jamais l’envie d’explorer les multiples modes de conduite de la suite G.O.A.T. (pour Goes Over Any Terrain), il y a cette molette installée à la console centrale et grâce à l’écran d’information derrière le volant, on s’y retrouve facilement.

Confort 6,5 / 10

Sur route pavée, le Bronco Sport démontre qu’il privilégie une conduire plus rigide. Les coupables dans ce cas-ci, ce sont les sièges du véhicule qui, malgré leur côté « moelleux », ne sont pas les plus confortables de leur segment.

En plus de l’amortissement un tantinet plus ferme (une facette nécessaire pour résister aux traitements d’une conduite sur terrain accidenté), on remarque aussi ce bruit de roulement marqué, quoique ça n’a rien à voir avec le plus bruyant Bronco, avec son toit amovible. Heureusement, les pneus tout terrain de l’ensemble Black Diamond ne sont pas aussi agressifs que ceux de l’ensemble Sasquatch.

Puissance 8 / 10

Le Bronco Sport Big Bend est livré de série avec le moteur 3-cylindres turbo de 1,5-litre de cylindrée, le moulin qui livre une puissance correcte de 180 chevaux et un couple qui atteint 200 lb-pi. Le petit moteur, qui s’avère bruyant lorsque le pied droit s’enfonce dans le plancher, fait équipe avec une boîte automatique à huit rapports, bien adaptée au moteur. Le moteur 4-cylindres turbo de 2,0-litres des livrées supérieures est sans aucun doute plus musclé, mais pour la majorité d’une utilisation urbaine ou extra-urbaine, le 3-cylindres s’acquitte assez bien de sa tâche.  

Agrément de conduite 7 / 10

Comme je l’ai déjà mentionné dans ces pages, le Ford Bronco Sport équipé du « petit » moteur n’est pas vilain à conduire. La position de conduite est facile à trouver, la direction, sans être aussi précise que celles d’autres modèles concurrents, en dit suffisamment à son conducteur pour que ce dernier puisse diriger adéquatement son véhicule, en ville, sur l’autoroute ou même sur un chemin de gravier en direction pour le prochain terrain de camping.

Avec le rouage intégral livré de série, on se surprend même à vouloir conduire le Bronco Sport comme une Focus sportive à l’occasion… surtout lorsque le bitume est détrempé. On sent aussi que les suspensions sont plus fermes que dans l’Escape par exemple. En conduite hors route cependant, il faut s’assurer de protéger les dessous du VUS, avec la garde au sol moins élevée que celle du grand frère Bronco. Malheureusement, le 3-cylindres turbo n’est pas le moteur le plus raffiné de l’industrie, et il ne serait pas surprenant que vous soyez tentés par l’échelon 4-cylindres.  

Consommation 7 / 10

On a pu l’observer au cours des deux dernières décennies. Les constructeurs ont embrassé la turbocompression afin de réduire la cylindrée des motorisations. C’est également le cas du Bronco Sport et même du Ford Escape avant lui. L’ennui avec de très petits moteurs comme le bloc de 1,5 litre de Ford, c’est qu’il est assez souvent sollicité et lorsque le turbo travaille, votre portefeuille travaille aussi. Pourtant, RnC annonce une moyenne estimée à 8,7 L/100 km, mais dans les faits, avec une conduite à peine dynamique, on se rapproche davantage des 10 litres aux 100 km. La dernière fois que j’ai pu prendre le volant d’un Ford Bronco Sport également motorisé, j’ai obtenu une moyenne de 10,1 L/100 km. Cette fois, j’ai été moins exigeant avec la pédale de droite, ce qui explique mes 9,8 L/100 km.

Équipement 7,5 / 10

Le Bronco Sport Big Bend ouvre la marche de la gamme. Mais, avec l’ensemble Black Diamond d’une valeur de 3 645 $, la facture grimpe rapidement. Heureusement, ce groupe optionnel est assez garni avec ses pneus tout terrain, sa barre de protection avant, ses pare-chocs en acier, l’ensemble de remorquage de classe II, les attaches d’aile, la protection sous le véhicule ou même cette tablette modulable dans le coffre, et bien plus encore. Soulignons que les autocollants extérieurs ajoutent un supplément de 605 $, une option qu’on peut facilement oublier si le budget est serré. L’ensemble commodités (595 $) ajoute quant à lui les antibrouillards à DEL, des poches pour appareils intelligents dans les sièges avant, un volant gainé de cuir et l’ouvre-porte universel toujours pratique.

Il est tout de même dommage que le « gros » moteur soit limité à la livrée la plus dispendieuse. Ce dernier est mieux outillé pour mouvoir le Bronco Sport et rend la conduite plus agréable, voire sportive à l’occasion.

Valeur 7 / 10

Le Bronco Sport Big Bend est le seul de la lignée à afficher un PDSF sous la barre des 40 000 $. Mais, avec plus de 6 000 $ d’options ajoutées, le prix de ce bolide blanc et noir est de 44 505 $, une jolie somme pour un multisegment qui a l’air d’un 4x4, mais qui n’a pas droit à toute la quincaillerie incluse avec l’ensemble Sasquatch et surtout pas le moteur 4-cylindres turbo.

Toutefois, dans un marché où l’inflation des dernières années a chamboulé le plan de plusieurs familles, il est intéressant de voir qu’il y a encore des véhicules « accessibles ». Il faut aussi ajouter à cette équation le fait que le Bronco Sport est assez unique dans son segment. Il est le seul à pouvoir être équipé de manière convaincante pour quitter les sentiers battus et le seul qui se base sur l’histoire de son prédécesseur pour raviver la nostalgie. En revanche, malgré des apparences moins robustes, certains véhicules concurrents sont étonnants en conduite hors route et leurs mécaniques respectives sont mieux adaptées à leur châssis. Ce n’est pas étonnant au sein du segment le plus couru au pays.

Conclusion

Ford a pris un risque en décidant de se pencher exclusivement sur les VUS et camionnettes il y a quelques années et il est permis de critiquer l’absence de la marque dans certaines catégories importantes. Mais, force est d’admettre qu’avec le Bronco Sport, il a vu juste. En fait, c’est carrément un retour aux sources avec ce modèle, le VUS compact qui rappelle étrangement les premières années du Ford Escape. Ironiquement, c’est ce dernier qui est envoyé à la retraite après 2025.

Certes, la motorisation 3-cylindres n’est pas la plus excitante et il y a encore quelques indices de la qualité d’assemblage un peu en retrait face à d’autres modèles mieux ficelés, mais dans l’ensemble, le Bronco Sport réussit tout de même sa mission d’épater la galerie avec sa carrure et son côté utilitaire. Nous préférons tout de même le moteur 4-cylindres mieux adapté au gabarit du véhicule, mais avec le tarif exigé, il est tout à fait normal de devoir se rabattre sur les livrées moins cossues.