En 2024, le Toyota RAV4 a été LE véhicule le plus volé

Malgré les discours rassurants et les statistiques en léger recul, le vol d’automobiles demeure un fléau national au pays. Encore une fois, l’organisme Équité Association, responsable de la prévention de la fraude et du crime lié à l’assurance, a publié son Palmarès 2024 des véhicules les plus ciblés par les voleurs… et une surprise attendait tout le monde : le Toyota RAV4 s’empare de la première place. En fait, ce n’est pas si surprenant, car l’utilitaire compact trône déjà au sommet des ventes de véhicules neufs – si on exclut les camionnettes pleine grandeur – depuis quelques campagnes déjà.

La bonne nouvelle, c’est que les vols sont en baisse de 19 % à l’échelle du pays. En revanche, le coût total pour les Canadiens, lui, ne change pas : plus d’un milliard de dollars en réclamations chaque année. Un fardeau qui retombe sur les propriétaires honnêtes avec les conséquences que l’on connaît : primes d’assurance gonflées, démarches interminables, stress, sentiment d’insécurité. Pendant que les victimes paient la note, les réseaux criminels encaissent.

« Nous voyons des améliorations, oui, mais le vol d’automobiles demeure une source majeure de financement pour le crime organisé », affirme Terri O’Brien, présidente-directrice générale d’Équité Association. Elle insiste sur la nécessité de poursuivre la collaboration avec Ottawa pour renforcer les mesures du Plan d’action national contre le vol de véhicules, notamment en rendant obligatoire la norme antivol ULC 338. Une norme pourtant déjà reconnue pour son efficacité… mais que l’industrie tarde à imposer.

Sans surprise, ce sont encore les VUS récents — particulièrement ceux dotés de systèmes d’accès sans clé vulnérables — qui dominent la liste des cibles privilégiées. Et comme le Toyota RAV4 coche toutes ces cases, plus de 2 000 vols ont été répertorié l’an dernier. Et comme ce dernier possède des composantes faciles à écouler en plus de conserver une excellente valeur de revente, il est prisé des malfaiteurs.

« Le fait que le RAV4 trône au sommet prouve une chose : les criminels n’arrêtent pas, ils évoluent », résume Bryan Gast, vice-président national des Services d’enquête chez Équité Association. Les voleurs ont délaissé les simples exportations massives de véhicules vers l’étranger. Désormais, une part croissante de voitures volées sont reNIVées (obtenant un faux numéro de série) pour être revendues localement, ou démantelées dans des ateliers clandestins afin d’être revendues en pièces détachées. Une méthode plus risquée, mais nettement plus lucrative.

Et puisque les vols de véhicules de luxe de plus de 200 000 $ ont bondi de 47,5 %, on peut en déduire que les réseaux criminels cherchent à maximiser leurs profits tout en prenant acte des nouvelles mesures policières et gouvernementales qui rendent les vols d’exportation un peu plus compliqués.

Équité Association réclame depuis longtemps une stratégie globale, mais surtout une réglementation claire et contraignante. L’adoption immédiate de la norme ULC 338 au Canada et aux États-Unis est, selon eux, la prochaine étape cruciale pour freiner les vols.

Cette norme modernisée permettrait enfin d’uniformiser les systèmes antivol, de mettre fin à la jungle actuelle des solutions inégales d’un constructeur à l’autre et, surtout, de compliquer la tâche des réseaux organisés.

Voici d’ailleurs la liste complète des 10 véhicules les plus volés au pays. On y retrouve les quatre camionnettes pleine grandeur et d’autres véhicules très populaires comme le Honda CR-V au troisième rang ou le Jeep Wrangler ou même le plus familial Toyota Highlander. Le Lexus RX est le seul véhicule issu d’une marque de luxe à se retrouver sur cette liste.

Au Québec, c’est toujours le RAV4 de Toyota qui se retrouve au sommet des vols avec une marge impossible à rattraper pour les autres modèles sur cette liste.