Volkswagen Tiguan 2025 : essai routier

C’est au Salon de l’auto de la Mobilité de Los Angeles en novembre 2024 que le constructeur allemand a levé le voile sur sa plus récente génération de son populaire multisegment compact. Le Tiguan de troisième génération semble vouloir revenir aux sources avec un véhicule aux dimensions légèrement réduites face à son prédécesseur. De plus, Volkswagen offre désormais une mécanique vitaminée en option, en plus du bloc 4-cylindres turbo qui a lui aussi gagné quelques purs-sangs, une stratégie logique quand on jette un coup d’œil au reste du segment.

Le constructeur n’a pas le choix s’il veut demeurer compétitif en Amérique du Nord. Un Tiguan plus dynamique et mieux positionné face à la concurrence n’est pas un souhait, c’est une obligation au sein de la catégorie la plus courue du continent.

Voyons si les ingénieurs ont réussi leur pari avec cette livrée Highline munie de l’ensemble optionnel R-Line.

Design 8 / 10

Le Tiguan 2026 tranche de manière assez drastique avec l’ancienne génération. On sent que l’effort électrique exerce une forte influence sur la silhouette du VUS avec tout le grillage avant concentré sous la bande lumineuse qui réunit les blocs optiques et l’écusson au centre. En fait, les non-habitués pourraient même confondre le Tiguan avec l’ID.4 qui propose des proportions similaires.

C’est peut-être la présence de cette bande lumineuse arrière qui porte à confusion, quoique la signature des diodes électroluminescentes diffère assez de celles intégrées au postérieur de l’ID.4 électrique. Le pare-chocs arrière du Tiguan R-Line est également plus agressif avec tout ce grillage inséré au centre.

L’ensemble R-Line ajoute des bas de caisse plus imposants et des jantes qui remplissent mieux les arches de roues. N’empêche, même si l’ensemble de l’œuvre est très réussi, je ne peux m’empêcher de songer quelle serait la réaction du public si ce modèle était tatoué d’un écusson moins connu que celui de Volkswagen. Et si une marque chinoise avait concocté cet utilitaire par exemple? Est-ce que l’attrait du public serait le même, surtout en Amérique du Nord où l’industrie chinoise n’a pas vraiment établi ses bases. Ce que j’essaye de dire, c’est que ce véhicule utilitaire sport de taille compacte, malgré l’homogénéité de sa ligne, pourrait bien appartenir à une autre division automobile.

Le Tiguan paraît un peu trop restreint dans son approche, mais parfois, plus de retenue est synonyme de ventes en hausse.

Sécurité 9 / 10

Volkswagen a toujours mis l’accent sur la sécurité et ce Tiguan ne fait pas exception. La suite de technologies d’assistance à la conduite est complète : freinage autonome, surveillance des angles morts, alerte de trafic transversal, aide au maintien de voie et régulateur adaptatif.

Là où le Tiguan se démarque, c’est dans la qualité de calibration de ces systèmes. Les interventions sont moins brusques que chez plusieurs rivaux coréens, et le régulateur adaptatif opère de manière fluide en circulation dense. L’ajout du système de reconnaissance des piétons et cyclistes améliore la couverture de détection en milieu urbain.

Seul bémol : le système d’alerte de sortie de voie peut se montrer trop insistant sur routes sinueuses, un comportement qu’on ne retrouve pas dans le Mazda CX-5 ou le Subaru Forester. Mais dans l’ensemble, c’est un VUS qui travaille très bien avec ses aides électroniques.

Quant à la performance du Tiguan aux tests de l’IIHS, il n’avait pas encore été mis à l’épreuve, en revanche, du côté de la NHTSA, l’utilitaire est reparti avec une cote cinq étoiles.

Habitabilité 8,5 / 10

L’abandon de la troisième rangée — autrefois offerte en option — permet enfin au Tiguan de respirer. Les passagers arrière gagnent en espace pour les jambes et en dégagement pour la tête. Le coffre, plus généreux qu’avant, se positionne parmi les meilleurs de la catégorie, tout juste derrière le CR-V, ce qui n’est pas rien. La banquette se rabat en 60/40 avec une facilité exemplaire – merci à ces leviers placés de part et d’autre de l’espace cargo. On apprécie aussi la hauteur du plancher ajustable dans le coffre et cette ouverture carrée, ce qui facilite le chargement d’objets plus encombrants.

Quant à la première rangée, le repositionnement du levier de la boîte de vitesses à la colonne de direction a un effet positif sur le dégagement à la console centrale. En revanche, les espaces de rangement pourraient être plus volumineux, surtout entre les deux occupants assis devant.

Convivialité 7 / 10

Volkswagen a beaucoup amélioré son interface numérique, mais il reste encore du travail à faire pour offrir un juste équilibre en matière de convivialité. L’écran de 12,9 pouces (ou 15 pouces comme dans ce cas bien précis) est net, lumineux et propose une navigation intuitive… une fois qu’on s’y est habitué. Le problème, comme souvent chez VW, vient des commandes tactiles : les curseurs rétroéclairés fonctionnent enfin mieux qu’avant, mais ils manquent toujours de précision en mouvement. Une bonne vieille molette est certainement moins jolie, mais tellement plus facile à manier quand on veut baisser le volume ou la température dans l’habitacle.

Justement, les concepteurs l’ont compris, car il y a cette grosse molette placée en plein centre, celle-ci permettant le dosage du volume, en plus de mettre en branle la chaîne audio lorsqu’on appuie sur ce gros bouton circulaire.

Confort 8,5 / 10

Le confort est l’un des points forts du Tiguan. La suspension privilégie une approche souple, mais bien contrôlée quant à sa tenue de route. Le véhicule absorbe les imperfections routières avec efficacité, et même avec les jantes de 20 pouces de diamètre fournies avec l’ensemble R-Line, les chocs ne sont jamais trop secs. Les sièges, fermes comme le veut la tradition allemande, offrent un bon maintien et un excellent support lombaire. L’insonorisation, améliorée, permet à l’habitacle de demeurer paisible même à cadence d’autoroute. On sent que le véhicule a été conçu pour rouler à des vitesses jugées illégales chez nous. 

Pendant cette semaine d’essai, un trajet un peu plus long a déplu aux jeunes assis derrière. L’inclinaison moins importante que dans d’autres véhicules provoquerait un léger inconfort. Rien de bien grave tout de même.

Puissance 8,5 / 10

Avec 201 chevaux sous le capot, le Tiguan « qui ne porte pas l’appellation Turbo » gagne un peu de puissance face à celui qui l’a devancé. Seize chevaux, ce n’est pas révolutionnaire, mais avec un VUS un peu plus léger, ce n’est pas de refus. Le couple, quant à lui, demeure au même niveau qu’en 2024, soit 221 lb-pi.

Le vrai gain se trouve à bord du Tiguan Turbo qui, ironiquement, adopte l’écusson Highline pour le millésime 2026. Il y a bien entendu un supplément associé à cette montée en grade, mais quand même, ceux et celles qui ont opté pour ce Tiguan Highline 2025 sont peut-être déçus d’apprendre que l’équivalent 2026 sort de l’usine avec 67 chevaux sous le pied droit.

Le nouveau moteur de base offre des accélérations franches, un commentaire qui s’applique aussi aux reprises. C’est assurément plus musclé à bord du nouveau modèle le plus véloce. La boîte automatique à huit rapports est globalement efficace, même si elle hésite parfois en conduite sportive. Elle est cependant douce en ville et ne fait jamais sentir de transitions désagréables.

Agrément de conduite 7,5 / 10

Le Tiguan Highline R-Line n’est pas une Golf GTI en talons hauts. Malgré la puissance ajoutée en 2025, sa mission est surtout d’offrir un véhicule familial axé sur le confort et la sécurité de ses occupants. La direction, bien pondérée, manque un peu de mordant pour inspirer une conduite réellement dynamique. Au fait, est-ce la faute du volant dont la prise en main est de plus en plus difficile?

En conduite soutenue, les mouvements de caisse sont correctement contrôlés, mais le roulis demeure perceptible lorsque le rythme s’élève. Cela dit, le Tiguan fait preuve d’une grande rigueur. Il est sûr, prévisible, bien assemblé et agréable en conduite quotidienne. Sur route secondaire sinueuse, il se défend très bien, mais il n’a pas l’agilité du Mazda CX-5, un véhicule qui roule sa bosse sous cette forme depuis une éternité. Bref, on sent ce retour aux sources, comme si les ingénieurs regrettaient la première génération du modèle qui s’approchait de l’agrément de conduite de la mythique Golf GTI. On a déjà hâte de voir si le Tiguan Turbo ajoute une étincelle à cette formule? Parions que la réponse à cette question est oui.

Consommation 7,5 / 10

En conservant une motorisation 4-cylindres turbo sans la moindre forme d’hybridation à bord, le Tiguan le plus récent fait à peine mieux que son prédécesseur. L’ÉnerGuide annonce une moyenne globale de 9,3 L/100 km pour 2025 et de 9,2 L/100 km pour 2026. L’échelon Turbo est plus gourmand avec une moyenne estimée à 9,5 L/100 km. Bien entendu, toutes ces statistiques sont liées au comportement du conducteur. Avec un pied droit plus pesant, les visites à la station-service sont plus fréquentes. Reste maintenant à voir si Volkswagen sera tenté d’ajouter une variante hybride ou hybride rechargeable à la gamme Tiguan. En Europe, un Tiguan eHybrid (hybride rechargeable) existe déjà.

Équipement 8,5 / 10

Le Tiguan Highline R-Line est le plus nanti de la gamme. Son équipement est donc étoffé. On retrouve des sièges chauffants et ventilés à l’avant avec une fonction massage en prime, des sièges chauffants à la deuxième rangée, un volant multifonctions chauffant, un toit panoramique, une chaîne audio Harman Kardon à 12 haut-parleurs, le régulateur adaptatif, l’afficheur tête haute, la caméra 360 degrés, les jantes de 20 pouces, l’écran tactile de 15 pouces, l’écran d’information numérique de 10,25 pouces, un éclairage d’ambiance.

L’ensemble est bien calibré pour justifier son prix plus élevé, même si quelques options demeurent hors de portée si l’on ne choisit pas la version Highline.

Valeur 7,5 / 10

Comme pour tout véhicule de nos jours, il faut surveiller les options lorsqu’on « construit » un véhicule sur le site web de la marque. En montant dans la gamme, le tarif grimpe assez rapidement. Dans le cas qui nous intéresse, le PDSF est de 47 495 $, une somme assez salée quand on compare avec la nouvelle livrée Turbo pour 2026. Celle-ci est à peine plus onéreuse (PDSF de 48 995 $) et vous obtenez plus de sauce sous le pied droit.

L’édition Comforline occupe une position médiane avec son équipement légèrement plus cossu que celui de la livrée Trendline. Et le PDSF de la Comfortline demeure « raisonnable » à un PDSF de 39 995 $.

Conclusion

Le Volkswagen Tiguan Highline R-Line 2026 s’est sans aucun doute raffiné avec cette refonte complète, tandis que l’addition de l’option Turbo est plus que bienvenue au sein de cette catégorie des VUS compacts. Son habitacle est bien ficelé, son confort est supérieur et son design bien que plus générique demeure malgré tout réussie.

Il reste quelques éléments à corriger à notre avis, notamment ces touches tactiles à la base de l’écran central, mais la présence de cette grosse molette à la console centrale corrige en partie ce détail agaçant à la longue.

Néanmoins, Volkswagen se doit de considérer une forme d’électrification pour séduire ce public sensible à la consommation de son véhicule. Le virage électrique sera plus long que prévu et pour y arriver, l’automobile doit passer par une période transitionnelle.