ACTUALITÉ AUTOMOBILE

Ottawa devrait-elle assouplir ses normes pour encourager l'entrée de modèles plus abordables?

11 déc. 2025

Résumé
La catégorie des sous-compactes a déjà été fort populaire au Québec.

Alors qu’une étude réalisée par AutoHebdo démontre que les Canadiens se tournent de plus en plus vers des modèles issus de marques populaires (au détriment des divisions luxueuses), une autre voix vient de s’élever pour un assouplissement des normes nord-américaines qui rendent impossibles l’importation de certains modèles vendus outre-mer, en Europe ou en Corée du Sud par exemple.

 

Volkswagen Polo GTI

 

 

Selon Christian Meunier, PDG de Nissan pour les Amériques, le Canada s’apprête peut-être à franchir une étape décisive, c’est-à-dire rompre avec les normes nord-américaines trop restrictives pour enfin accueillir ces petits modèles européens et asiatiques dont les Canadiens raffolent. Le principal intéressé, interrogé par Automotive News, a indiqué à l’occasion d’un événement à Nashville le 4 décembre, que ces modèles ne pouvaient pas être commercialisés au Canada à cause de ce système d’homologation calqué sur les États-Unis depuis des décennies..

 

Volkswagen ID.3

 

Pour changer ces règles, le gouvernement canadien et Transports Canada seraient obligés de rompre avec les standards imposés par les États-Unis, ce qui pourrait s’avérer problématique en ces temps incertains avec nos voisins du sud. Mais, selon le haut placé de Nissan, un assouplissement des règles permettrait à Nissan de bonifier sa gamme de véhicules en sol canadien. Pensons notamment aux petites voitures qui sont encore populaires sur le marché européen ou même au Japon par exemple. En revanche, les « petites » ne sont pas les bienvenues au sud du 49e parallèle.

 

Nissan Micra

 

Rappelons que le constructeur a déjà contourné cette obstination des Américains en important directement du Mexique la citadine Micra entre 2014 et 2019. La sous-compacte avait connu passablement de succès au Canada et surtout au Québec où les petites voitures sont toujours prisées par le public local. M. Meunier avait même déclaré plus tôt cette année que le retrait du Nissan Kicks Play (basé sur l’ancien modèle) était une erreur.

À ce sujet, Edgar Estrada, président de Volkswagen Canada, a également déclaré que le groupe pourrait importer davantage de modèles si Ottawa élargissait ses normes.

 

Nissan Juke

 

Avec les tensions commerciales qui ont secoué le Canada et les États-Unis plus tôt cette année, d’autres intervenants réclament des changements aux normes, notamment Tim Reuss, PDG de la CADA (Association des Concessionnaires Canadiens de l’Automobile) qui a même indiqué qu’une voiture conçue pour rouler à des cadences plus élevées sur l’autobahn allemande serait tout à fait capable de rouler de ce côté-ci de l’Atlantique.

Comme le mentionne l’article d’Automotive News, Transports Canada demeure prudent, ne serait-ce que parce qu’il faudrait modifier la Loi sur la sécurité automobile. Le ministère fédéral a aussi ajouté que certaines normes européennes pourraient être modifiées pour le climat plus rigoureux du Canada. Toutefois, on devine que c’est surtout l’enjeu commercial avec Washington qui fait hésiter les hautes instances gouvernementales canadiennes en ce moment.

 

Volkswagen T-Roc

 

Mais, le simple fait que des dirigeants de constructeurs établis cherchent à élargir le spectre de l’automobile canadienne est déjà une bonne nouvelle pour tous ceux et celles qui seraient intéressés à un véhicule plus compact, plus économe en carburant et peut-être même un peu plus cool. Pensons notamment à cette Micra distribuée en Europe, la voiture électrique qui n’est en fait qu’une Renault 5 remaniée, ou au Juke qui peut être commandé avec une motorisation hybride. Le Qashqai, qui a été remplacé par le nouveau Kicks, peut lui aussi être vendu avec une motorisation hybride. Et les exemples sont nombreux à travers toutes les marques qui sont déjà implantées au Canada. Avec un assouplissement des normes, le marché canadien pourrait effectivement avoir accès à plusieurs nouveaux modèles qui ne sont pas admis pour le moment.

Rencontrez l'auteur

Ayant étudié en journalisme à l’Université de Montréal, Vincent Aubé a décidé de joindre l’utile à l’agréable en consacrant sa carrière à couvrir tout ce qui a quatre roues et un volant.